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En ce début de XXIᵉ siècle, la valeur du mariage semble s’éroder. Aujourd’hui, près de la moitié des mariages se terminent par un divorce. Ce phénomène s’explique par un changement profond des mentalités. Le célibat, autrefois perçu comme une malédiction, est désormais accepté et parfois même recherché. Avec l’augmentation de leur indépendance, de nombreuses femmes n’hésitent plus à quitter une relation problématique. Ce phénomène touche toutes les tranches d’âge, y compris les seniors. On parle alors de divorce gris, en référence à la couleur de leurs cheveux. Mais que signifie exactement cette tendance ? Focus.
Pourquoi observe-t-on autant de divorces gris ?
Comme chez les plus jeunes, les seniors s’inspirent de cette modernisation des pensées. L’avocate Michelle Dayan, dans son ouvrage Nous nous sommes tant aimés, explique :
« En trente ans (de 1996 à 2016), les divorces de la tranche dès 60 ans et plus ont quasiment triplé, tout comme ceux des 50-59 ans, tous les sexes confondus. »
À présent libérés du poids des conventions sociales, les seniors, et en particulier les femmes, n’hésitent plus à partir en quête d’un renouveau. Après des années à assumer la charge mentale du foyer, elles osent tourner la page. À ce sujet, la psychanalyste Christine Ganneval précise dans Nice-Matin :
« Pour beaucoup, divorcer représente un renouveau. C’est le début d’une nouvelle aventure, riche de possibilités et de découvertes. Des perspectives rendues possibles par l’évolution globale de notre société. »
Quelles sont les conséquences ?
Dans un premier temps, de nombreuses personnes retrouvent une santé mentale plus stable et accèdent à de nouveaux horizons. Les divorces gris, souvent liés à la retraite, laissent la possibilité de profiter pleinement de son temps libre. Selon Michelle Dayan pour Planete.fr :
« C’est un second souffle amoureux avec un homme parfois plus jeune qu’elles qui les poussent, pour d’autres, c’est le désir de vivre une vie meilleure pour les deux décennies à venir, en tant que célibataires assumées. Elles ont moins peur de “rester sur le carreau” comme le prédisaient nos grand-mères aux femmes seules. »
En revanche, un facteur reste à considérer : la situation sociale et économique. Une femme ayant une situation précaire ou n’ayant pas eu de revenus fixes au cours de sa carrière aura davantage de mal à envisager un divorce. Les coûts élevés associés à une séparation peuvent être un sacré frein.
Pourquoi parle-t-on surtout des femmes ?
Les femmes sont à l’origine de 75 % des divorces. Leur quête de liberté et de renouveau, combinée à une meilleure indépendance financière pour certaines, explique en grande partie cette tendance. Cependant, pour celles en situation précaire comme fréquemment, en comparaison à la gent masculine, ce choix reste presque impossible. Mettant en lumière une inégalité persistante face à cette décision.