D’où vient l’incompréhension entre la Gen Z et les employeurs ?

Le temps passe, et les écoliers d'hier deviennent de jeunes salariés. Seulement voilà : les travailleurs de la Gen Z laissent souvent leurs employeurs un peu perplexes… Mais alors pourquoi ?

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Avant d’aller plus loin, commençons par un peu de vocabulaire. Au cours des dernières décennies, on a commencé à donner des noms aux générations. Ainsi, les baby boomers ont vu le jour entre 1946 et 1964. La génération X regroupe les personnes nées entre 1965 et 1980. La période allant de 1981 à 1996 correspond aux naissances de la génération Y (les fameux millennials). Enfin, la Gen Z désigne les jeunes nés entre 1997 et 2012. Aujourd’hui, parmi eux, beaucoup ont déjà commencé à travailler. Malheureusement, les entreprises ont bien du mal à comprendre ces profils…

Un nouveau rapport au travail ?

Généralement, on reproche aux salariés de la Gen Z (aussi appelés zoomers) de se montrer très procéduriers, au moins lorsqu’il s’agit des contraintes imposées dans le monde professionnel. En tant qu’employeur, si vous annulez leurs congés à la dernière minute, vous risquez de vous confronter à un refus pur et simple. Ces jeunes salariés n’hésitent pas à se renseigner sur le droit du travail pour faire respecter leurs limites.

Un réflexe salutaire pour les salariés, mais souvent agaçant pour les entreprises, qui y voient une perte de contrôle. Les jeunes de la Gen Z accordent une importance particulière à l’équilibre entre carrière et vie privée, refusant de tout sacrifier pour plaire à leur hiérarchie.

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Les convictions et revendications de la Gen Z

Ces jeunes adultes ont traversé la crise de 2008, puis la pandémie, ce qui a façonné leurs idéaux et leurs attentes. Bien entendu, les aspects abordés ici ne valent pas pour tous les jeunes. Comme le disait Pierre Bourdieu : « La jeunesse n’est qu’un mot. »

Souvent, les salariés de la Gen Z ont vu les sacrifices des générations précédentes. Ils ont parfois des parents qui ont tout donné pour leur carrière, avant de se faire licencier après 50 ans. Cela les a convaincus que l’ascension sociale ne récompense pas toujours les efforts. C’est pourquoi ils exigent des horaires flexibles, des jours de télétravail, et privilégient des entreprises au management bienveillant et à l’ambiance saine.

Ils ont également conscience des impacts économiques et environnementaux des activités humaines. Ils perçoivent les rapports de domination dans le monde du travail : l’enrichissement des actionnaires d’un côté, les salaires stagnants de l’autre. Ces représentations les amènent à prioriser leur épanouissement et leur santé, plutôt que la rentabilité d’une entreprise.

Des jeunes salariés au parcours instable ?

Par rapport aux générations précédentes, la Gen Z peut paraître trop exigeante ou peu encline à l’effort. Cela se ressent notamment dans la durée de leurs emplois. Une enquête menée par Intelligent auprès de plus de 1000 entreprises révèle que les diplômés de cette génération sont souvent mécontents de leurs postes et, parfois, rapidement licenciés.

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Pourtant, ces jeunes employés n’ont pas moins de compétences ni moins d’ambition. En revanche, ils ne veulent plus se baser sur de vagues promesses :

« Cette génération a autant le goût du travail que les autres, mais ne consent à aucun sacrifice, sauf s’il y a des contreparties financières. », conclut Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. 

La Gen Z aurait-elle mauvaise presse ?

De nombreux employeurs pointent un manque de motivation ou de communication pour justifier ces échecs. Résultat ? Beaucoup d’entreprises se disent insatisfaites de ces jeunes profils et regrettent leur supposé manque de professionnalisme.

Pourtant, la Gen Z dispose d’atouts majeurs. Elle se distingue par son aisance à mobiliser la technologie pour résoudre des problèmes, travailler de manière collaborative et tirer parti de l’intelligence artificielle. D’ailleurs, certains n’ont aucun mal à s’illustrer en lançant leur propre entreprise.

Favoriser la coopération entre les générations

Le conflit entre générations ne date pas d’hier, mais les employeurs doivent apprendre à composer avec la Gen Z. Dans un marché de l’emploi en constante évolution, ces jeunes, souvent qualifiés, ont l’embarras du choix. Si les entreprises refusent de s’adapter, elles risquent de passer à côté d’une génération innovante et prometteuse.

« Il faut bien parler des valeurs de l’entreprise, du salaire et être concis et clair. », explique Adrien Ledoux, PDG de Jobteaser, sur BFM Business.

Il faut aussi accepter que la Gen Z a peut-être de meilleures opportunités en début de carrière que les jeunes d’autrefois. Ce qui doit forcément soulever la question de la rémunération pour les candidats les plus recherchés.

« Les RH de ma boîte déplorent, dans un bilan, qu’ils rencontrent des difficultés à fidéliser la génération Z (- de 30 ans), notamment parce qu’ils sont « plus enclins à quitter leur job pour mieux gagner leur vie ». On m’a refusé une augmentation il y a quelques semaines, après 3 ans à mon poste. », ironise un jeune salarié sur X.

Sources : capital.fr




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