J’ai observé la disparition du savoir faire local au profit du «made in ailleurs» : Je suis Mr Mondialisation

Publié il y a 8 ans

Depuis 2004, un homme qui souhaite garder l'anonymat afin de ne pas personnifier son engagement, a créé un personnage qui fait maintenant échos aux 4 coins de la France : Mr Mondialisation.

À l'origine, Mr Mondialisation c'est d'abord un blog puis face à la demande des réseaux sociaux, une chaîne Youtube mais surtout une page Facebook sur laquelle 430 000 membres suivent des informations que lui et son équipe proposent, et en débattent au quotidien. Vous avez probablement vu passer l'une de ses célèbres vidéos comme "le travail, pourquoi ?" , ou encore "Brésil 2014 - Préparez-vous à vivre l'inoubliable".

Ce que représente Mr M.

Pour moi aujourd'hui Mr M. représente bien plus qu'un anonyme qui tente de faire passer des messages sur la toile, il est devenu le véritable symbole d'une génération qui veut faire bouger les choses. Le choix d'avoir une vie simple, au profit d'une société de consommation toujours plus présente et pesante.

Pour voyagerloin.com Mr Mondialisation revient sur son parcours, ses voyages et son engagement pour un monde plus juste et équitable dans le respect de tous les êtres vivants: 

Un parcours hors norme qui débute par un grand voyage

© Sergey Lisakov 

Un beau jour de l'été 2007 c'est la révélation. Mr M existe depuis peu, son créateur entreprend un grand voyage à vélo seul avec son sac à dos. Il va parcourir quelques milliers de kilomètres à la rencontre de son destin. 

VL- Avant de nous parler de votre voyage, pouvez-vous nous dire comment est né le personnage de Mr Mondialisation ?

Mr M. - Je revendique la consommation éthique et l’objection de croissance pour lutter contre les ravages de la mondialisation. J’ai créé le personnage de Mr Mondialisation lors de ma première visite de Venise où j’ai observé la disparition du savoir faire local au profit d’une masse d’objets « made in ailleurs » de faible qualité. L’âme des choses avait disparue…

VL - Qu'avez-vous retenu de cette expérience de voyage à travers l'Europe ?

Mr M. - J’avais quelques euros dans mon sac, une tente et des vivres. Contrairement à mes appréhensions, ne pas savoir où dormir chaque soir fut un vrai délice. On ne tarde pas à être envahi par un intense sentiment de liberté. Bien sûr, vous êtes tout au long conscient que votre foyer vous attend. C’est incomparable avec l’insécurité subie par un sans domicile fixe. Mais cette déconnexion temporaire avec la société laisse apparaitre un sentiment nouveau indescriptible. Il faut savoir se perdre, pour se retrouver… 

VL - Ainsi parfois à pied, à vélo ou en transport en commun, vous avez parcouru toute l'Europe d'Est en Ouest, quelle est la destination qui vous a le plus marqué ?

Mr M. - Ma plus belle expérience restera la Norvège. Se réveiller en pleine montagne, observer ce spectacle magnifique, partager le sentiment de ne faire qu’un avec la nature, ça n’a pas de prix. Je pense que mes projets (Mr Mondialisation) ne seraient pas ce qu’ils sont sans ces expériences.

La conscience globale au centre du voyage

Vous l'aurez compris, Mr M. voyage éthique. Il est hors de question pour lui d'abandonner ses idéaux lorsqu'il est sur la route

VL - Quel sens pouvez-vous nous donner au fait de voyager éthique ?

Mr M. - Moyens de transports, distances, fréquences, types d’achat, lieux de séjour...chaque choix doit être pesé, discuté et réfléchit. Voyager éthique peut sembler être une contrainte, mais qui s’efface vite par le bonheur d’être en phase avec le vivant et ses valeurs. Voyager éthique, c’est simplement voyager avec sa « conscience globale » activée.

Cette conscience globale dont nous parle Mr Mondialisation, c'est la capacité de comprendre que nous faisons partie d'un tout et que chacun de nos actes a une répercussion, aussi infime soit-elle. Chacun d'entre nous doit être responsable de ses choix en matière de consommation et de sa façon de vivre au quotidien. Nous vivons dans une ère où la mondialisation impose une forme de dictature, mais il va de notre propre responsabilité que de subir ou d'agir.

Mr M. - Le voyageur doit en prendre conscience : la Conscience Globale est une conséquence heureuse de la découverte du monde, que ce soit à travers les livres, l’information ou nos propres yeux. L’état d’esprit avec lequel vous partez est fondamental et je pense que c’est ce qui différencie le voyageur du touriste.

" Voyager c'est mal ", la fausse croyance de certains écologistes 

© leshistoiresdunpotager.over-blog.com

VL - Doit-on penser que voyager c'est engendrer de la pollution ?

Mr M. - Oui, voyager c’est prendre le risque de polluer dans une certaine mesure. Mais le simple fait de vivre engendre une pollution. La question ne se porte pas sur le fait de voyager ou non, ou sur le fait de vivre ou non, mais sur la manière de le faire et l’empreinte globale laissée par le voyageur derrière lui.

VL - Je voyage souvent et loin de la France, comment puis-je évaluer mon impact sur l'environnement ?

Mr M. - Il existe des outils sur le net comme le site voyage.chiffres-carbone.fr, par exemple mon mode de vie me permet d’avoir une empreinte écologique annuelle largement inférieure à la moyenne européenne* tout en m’accordant un voyage par an. Par opposition, quelqu’un qui ne voyage jamais peut tout aussi bien exploser son empreinte soutenable car son mode de vie quotidien est très polluant. Seul le bilan importe. Par ailleurs, voyager, c’est partir à la rencontre des réalités de terrain des autres cultures. C’est gagner en humilité et en tolérance pour les différents modes de vie. C’est entrer dans ce que je nomme la « Conscience Globale ».

La planète possède 11,4 milliards d’hectares de terres productives et d’espaces marins, ce qui équivaut à une capacité de production moyenne disponible de 1,8 hectares pour chaque humain. Actuellement, l’empreinte écologique moyenne par personne, 2,3 ha, dépasse la capacité biologique de la Terre. Un Européen consomme 5 ha, un Nord–Américain 9,6, un sahélien ou un indien moins de 0,7. Il faudrait donc l’équivalent de 2 à 5 planètes pour généraliser le mode de vie industrialisé.  ( source : adequations.org )

L’épineuse question de l’aviation

© Futura-sciences.com

VL - Mais alors, dois-je culpabiliser lorsque je prends l'avion ?

Mr M. - L’Homme fut anciennement nomade et il aura toujours besoin de se déplacer. Que voulons-nous sacrifier ? Notre liberté de nous déplacer ? Où notre mode de consommation ? Parmi la masse d’avions qui parcourent le monde, beaucoup le font pour transporter des produits de consommation. Encore une fois, nos choix de consommation jouent plus dans la balance que nos déplacements.

Si l'on en croit les chiffres de l'INSEE , en France les déplacements en avion ne concernent que 3.3 % des émissions de carbone de l'ensemble de nos modes de transport. C'est relativement peu lorsque l'on sait que 93.6 % de ces émissions sont dues au transport routier... à vos vélos. 

Bien que cela puisse être déculpabilisant pour la voyageuse que je suis, j'ai bien conscience que l'avion reste un moyen de transport onéreux et polluant. Pour des voyages longue distance je dois favoriser le bateau, tout comme je peux choisir de prendre le train pour rejoindre une destination plus proche. 

Quelques pistes pour limiter votre empreinte écologique en voyage

© Cocoonetmoi.fr

Afin de vous aider à mieux voyager, Mr Mondialisation vous donne ici quelques pistes pour vous déplacer tout en limitant votre impact sur l'environnement :

► Vous trouverez sans mal sur internet une série de répertoires qui proposent des lieux d’écotourisme . Attention cependant aux pièges ! L’écotourisme ne consiste pas à faire un safari sensationnel au sein de communautés « primitives ». Certaines agences de voyage n’hésitent pas à vendre du rêve préemballé.

► Dormez chez l’habitant. N’ayez pas peur, ils sont accueillants partout dans le monde (ou presque). Pour cela, 3 méthodes :

• A. S’y prendre à l’avance et se faire des amis via des sites spécialisés dans les relations internationales.

• B. S’inscrire sur des sites de couchsurfing.

• C. Tentative de sonner aux portes ? Le hasard des rencontres surprend ! En bien comme en mal… mais la vie n’est-elle pas un mix de blanc et de noir ?

► Partez à deux, ou plus. Partager les frais revient souvent à répartir son impact (une tente pour deux, répartition des vivres,...)

► Mangez local. Vous n’êtes pas à l’autre bout du monde pour vous enfiler un burger fritte matin et soir. On se trouve des excuses, mais la nourriture locale est souvent moins chère et de bonne qualité. Osez !

► N’imposez pas votre mentalité où vous atterrissez. Votre mode de vie, votre culture, vos pensées ne sont en rien supérieures aux autres. Il faut faire preuve d’humilité pour être en mesure de Découvrir. Ne cherchez pas à impressionner les autres. Pas besoin de sauter d’un hélicoptère pour se sentir vivant. Apprenez à profiter de la simplicité des choses. Limitez votre impact écologique toute l’année ! Voyager éthique n’aurait pas de sens si vous n’adoptez pas un mode de vie équitable. Ne vous donnez pas un genre, ne faites pas les choses à moitié. Votre voyage sera le reflet de votre état d’esprit. Voulez-vous être un explorateur responsable ou un touriste lambda ? 

Tous ces conseils vous permettront de voyager éthique mais aussi de prendre soin de votre budget. En prêtant attention à votre manière de consommer, vous économisez.

Voyageons responsable

© mkpartnair.com

Vous pouvez mieux comprendre vos dépenses énergétiques en répondant à quelques questions sur le site e-graine.org. J'ai moi-même fait ce test : malgré mes efforts pour limiter au maximum mon empreinte écologique, si tout le monde avait le même train de vie que moi il faudrait 2 planètes pour répondre à nos besoins...Et je suis en dessous de la moyenne européenne, ça donne à réfléchir. 

 

Mr Mondialisation vous donne rendez-vous sur son site internet mrmondialisation.org pour consulter les articles de son équipe, des militants qui oeuvrent au quotidien pour nous fournir des informations qui vont dans le sens de l'Humain. Mobilisons-nous tous ensemble pour un avenir serein !

BONUS : " Vous êtes l'évolution " une vidéo signée Mr Mondialisation qui va vous donner des frissons

flora
Par Flora

Namasté les baroudeurs ! Je suis Flora Deschamps. Voyageuse passionnée, je parcours le globe depuis plus de 12 ans et j'ai à cœur de transmettre ce goût de l'ailleurs. Mon voyage le plus marquant ? C'est l'Inde ! J'ai vécu deux ans sur les contreforts de l'Himalaya Indien, où est née ma seconde passion, celle du développement personnel. Je m'intéresse à toutes les cultures et toutes les spiritualités. Au plaisir de vous faire voyager à travers mes articles.