Partis à l'aventure de façon écolo, Camille et Antoine vous emmènent sur les chemins du Vercors pour une aventure responsable
[Article relayé par Voyager Loin]
Cet été, le couple de randonneurs s’est offert une superbe traversée du Vercors et de la Chartreuse à pied. L’occasion de découvrir ces 2 massifs remplis d’histoire et de diversité sans oublier leur envie de voyager éco-responsable. Dans cet article, ils nous présentent leur traversée du Vercors.

Jour 1 : de Die aux rochers de Plautret
18km, 1630m D+ et 530m D-
Arrivée à 13h à Die sous un soleil de plomb et sur le bitume. Le début d’un trek est toujours difficile, et celui-ci n’y coupe pas : chargés de matériel photo (une nouveauté), on n’a jamais été aussi lourds que pour ce trek ! En plus, avec ce soleil, obligation d’emporter plusieurs litres d’eau pour éviter la déshydratation.
- Minute écolo : pour rejoindre Die depuis Montpellier, pas de voiture ! On a pris un train jusqu’à Valence puis un bus bien rempli jusqu’à Die. Ça nous va, plus c’est rempli, plus on divise l’empreinte carbone du véhicule. Une façon de voir les choses pour se remonter le moral aussi… 😉
Direction l’abbaye de Valcroissant pour débuter ce trek, en commençant par 6km sur le bitume. On passe vite cette étape peu agréable pour arriver à ladite abbaye, où on peut enfin débuter notre ascension dans la forêt de Romeyer. Malheureusement, on n’échappe pas à quelques erreurs : au lieu de tourner au niveau du col du Ménil, nous avons pris tout droit et sommes restés sur le sentier de la forêt domaniale au lieu de grimper directement sur les Hauts Plateaux.
C’est bien dommage, car les spots bivouacs sont rares dans cette forêt bien pentue. Heureusement pour nous, la flore et les jeux de lumière nous réconfortent et nous entraînent avec bonne humeur sur le sentier forestier. Tant pis, on rejoindra le GR91 plus tard !

Après avoir marché plusieurs heures sur ce sentier à flanc de pente, où la concentration est parfois de mise pour éviter la chute, on arrive très tard à un spot bivouac improvisé, tout près d’un site d’escalade difficile d’accès. Arrivés à 21h30 sur les lieux, on vous avoue qu’on n’a pas fait long feu pour cette première soirée dans le Vercors ! La vue n’est pas dégagée, alors c’est à l’abri des rochers du Plautret qu’on s’endort afin d’évacuer le stress et les mauvaises ondes et de se remplir d’énergie positive pour le lendemain.

- Minute écolo : on profite toujours de nos bivouacs pour vérifier que les environs sont propres, et on trouve malheureusement très souvent des déchets. C’est l’occasion de se rendre utiles et de les ramasser si l’hygiène n’est pas trop déplorable
Jour 2 : des rochers de Plautret jusqu’à la plaine de la Chau
18km, 1200m D+ et 1060 D-
Il est temps de redescendre de notre site d’escalade pour rejoindre le sentier ; on regagne prudemment les balises quittées la veille afin de partir en direction des Hauts Plateaux. La matinée se déroule sans encombre à travers la forêt, on se sent apaisés d’être dans ce cadre idyllique. On passe non loin du Château, de la Fontaine de l’Ours et de la baraque du Pison. Puis, tout à coup, changement de décor : on arrive sur les Hauts Plateaux. Les plaines s’étendent, les falaises apparaissent à l’Est et à l’Ouest, et les animaux nous accueillent de bon matin.
Marmottes et vautours nous offrent un spectacle de vie dont nous profitons pleinement avant d’arriver vers la cabane de Pré Peyret et la fontaine des Endettés, lieu incontournable de notre 2ème journée de randonnée afin de remplir nos poches à eau (car l’eau est rare sur ces plateaux, et il est nécessaire de se renseigner à l’avance sur les sources actives).

Une fois ressourcés et ravitaillés en eau, nous reprenons notre route en direction de la plaine de la Chau, au pied du Grand Veymont. L’univers mi-minéral mi-forestier des Hauts Plateaux apparaît marquant et les photos en témoignent. Après plusieurs kilomètres, nous arrivons finalement à notre objectif, pile à temps pour bivouaquer sur un replat en hauteur près d’une bergerie, de quoi profiter de la vue. Tant pis pour le vent, on veut le coucher de soleil !

- Minute écolo : certes, on a dormi près d’un troupeau mais on est restés respectueux. Nous nous sommes installés à distance de l’enclos et avons veiller à ne pas déranger les bêtes (bruits, lumière, agitation…) : sinon gare aux patous (chiens de montagne imposants qui défendent leur troupeau des loups, lynx et autres agresseurs, dont l’Homme).
Jour 3 : de la plaine de la Chau jusqu’à Tiolache du Haut par le Grand Veymont
14km, 960m D+ et 980m D-

Toute la nuit, on pensait à la journée du lendemain qui s’annonçait prometteuse avec le sommet du Grand Veymont (2341m) et une vue imprenable sur les crêtes du Vercors et le Mont Aiguille, l’une des 7 merveilles du Dauphiné. Malheureusement, la météo n’était pas de cet avis…
Réveil brumeux. On essaie de rester positifs : des éclaircies sont annoncées vers midi. Quelques rapaces viennent flirter avec les nuages, nous offrant un beau spectacle, et même le patou vient nous rendre visite, comme si notre respect envers son troupeau lui avait paru digne de confiance. Après un petit déjeuner à ses côtés, c’est parti ! On sort du GR91 pour rejoindre le Pas de la Ville et réaliser l’ascension du sommet du Vercors.

- Minute écolo : ce jour-là, on a croisé de nombreux randonneurs et groupes d’adolescents. Un vacarme monstre dans la montée : on entendait des cris résonner à plus de 300m de distance… S’il vous plaît, ne pensez pas qu’à vous en montagne, c’est avant tout le refuge de bon nombre d’espèces qui sont obligées de s’écarter voire de fuir leur habitat lorsque l’homme est trop oppressant. Soyons tous responsables pour protéger nos belles régions !
Malheureusement, après environ 1000m de dénivelé, la vue est toujours absente. Bredouilles, nous redescendons du Grand Veymont vers 13h en direction de la plaine de la Chau, lorsque tout à coup surgit du brouillard un bouquetin, tout aussi surpris que nous par cette rencontre.
Un moment magique, à peine croyable, puisque le mammifère a émergé de la brume à environ 5m d’Antoine, nez à nez avec lui. Pas le temps d’attraper l’appareil photo mais on grave précieusement ce souvenir dans nos têtes. L’après-midi se poursuit sous le même thème que la matinée : un brouillard épais nous suit, les plaines humides nous mouillent les pieds, et c’est finalement trempés que nous arrivons à notre spot bivouac, quelques ampoules aux talons en prime… Repos bien mérité avant d’attaquer une nouvelle journée !

Jour 4 : de Tiolache du Haut jusqu’à l’abri de la Fauge
22km, 540m D+ et 850m D-

Ce 4ème jour s’annonce encore plus humide que la veille. Trempés de la tête au pied, surtout Antoine qui a des chaussures trouées et perméables, c’est un calvaire. Heureusement, la brume offre aussi un peu de magie aux lieux traversés. Nous pouvons profiter de vues magnifiques sur les cimes des arbres, et en forêt, la flore regorge de vitalité.

Mais cette journée reste assez monotone dans cette grisaille, et les kilomètres en forêt défilent pour rejoindre Corrençon-en-Vercors. On se ravitaille en eau et en nourriture, puis on repart retrouver les hauteurs !
- Minute écolo : en chemin, on croise un terrain de golf, un circuit pour biathlon sur roues, de grandes auberges et hôtels avec parkings bondés de voiture… Retrouver si brusquement la civilisation après plusieurs jours en nature nous a particulièrement déplu. On vous conseille de vous ravitailler à la petite épicerie du village plutôt que d’engraisser les groupes qui gèrent toutes ces activités bien entendu ! 😊
Après avoir longé une portion de route en direction de Villard-de-Lans, on remonte vers les Glovettes, station de ski du village. La montée est raide, surtout avec le sac rempli de nourriture et d’eau. Nous nous arrêtons plus loin à côté de l’abri de la Fauge, assez fréquenté pour sa clairière servant de coin camping, son abri équipé (cheminée, barbecue extérieur, toilettes sèches) et sa situation proche de la civilisation. Même si nous ne sommes pas seuls ce soir-là, la fatigue nous rappelle rapidement à l’ordre ; la journée fut longue et éprouvante et nous nous endormons rapidement.
Jour 5 : de l’abri de la Fauge au Moucherotte
19km, 1380m D+ et 850m D-

Au réveil, notre seule volonté est de retrouver le soleil. Le destin fait bien les choses puisqu’on a droit à une journée de beau temps (ou presque) pour finir en beauté cette aventure dans le Vercors. Et au programme du jour, une randonnée très minérale en bord de falaise pour apprécier l’architecture calcaire du massif. On s’empresse d’avaler nos petits-déjeuners et c’est parti ! Le Pic Saint-Michel et le Moucherotte, 2 sommets emblématiques du Vercors, nous attendent.
- Minute écolo : en randonnée, il n’y a pas toujours de toilettes sèches comme à l’Abri de la Fauge, et pourtant nous avons tous les mêmes besoins. Il ne faut cependant pas minimiser notre impact sur la nature quand il s’agit de faire la grosse commission : et oui, là aussi il y a des « règles » à respecter, et un savoir-faire à acquérir (on s’éloigne des pâturages, des cours d’eau, on creuse un trou ou on remporte tout) ! N’hésitez pas à lire l’ouvrage « Comment chier dans les bois », il vous en apprendra bien plus que vous ne le pensez !
Revenons à ce début de journée : un sentier nous conduit au Col de l’Arc, à quelques kilomètres du Pic Saint Michel. La randonnée entre falaises calcaires et pâturages est somptueuse.

On profite de points de vue dégagés sur les crêtes environnantes, et la brume qui s’infiltre entre les arêtes du Vercors ajoute à la somptuosité des lieux. On espère quand même pouvoir profiter d’une vraie vue dégagée une fois au Moucherotte. Surtout qu’on commence à avoir les articulations fatiguées après autant de kilomètres, alors un peu de réconfort ne ferait pas de mal !

Il faut redescendre en direction de Lans-en-Vercors pour mieux remonter au sommet du Moucherotte. La chaleur rend l’ascension éprouvante mais les jours de marche nous donnent de l’expérience et du recul : plus que quelques heures, et on profitera d’un bivouac magique !

Les nuages ont disparu, la vue s’est dégagée, plus qu’une envie : être au sommet. Une fois passé le dénivelé, on peut enfin profiter. On prend conscience (presque pour la première fois) du décor incroyable qui nous entoure. Le Moucherotte, c’est une vue sensationnelle à 360° !

Emplis d’émotions et sachant que cette merveilleuse aventure touche à sa fin, on profite de la soirée face au coucher de soleil. Les lueurs rougeâtres de la fin de journée et la lumière bleue du crépuscule au-dessus de la ville de Grenoble et de la Chartreuse nous comblent de bonheur pour cette dernière soirée. Difficile de faire mieux pour terminer cette aventure !

Bluffés, on se couche des étoiles pleins les yeux.
Jour 6 : du Moucherotte à Grenoble
15km, 20m D+ et 1660m D-

Un réveil au sommet du Moucherotte avec lever de soleil fantastique et vue sur les Ecrins, Belledonne, le Queyras, la Chartreuse, le Mont Blanc… Que demander de plus ?

On profite tranquillement du début de matinée pour identifier les sommets face à nous. L’aventure ne s’arrête pas là : il nous reste 6 jours pour profiter, 6 jours qu’on utilisera pour traverser le massif de Chartreuse à la force de nos jambes après une nuit de repos à Grenoble. Alors on ne tarde pas plus, et on entame la descente vers la ville. Et ça tombe bien, puisqu’on a plus de batterie sur l’appareil photo… 😉

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Rédactrice en chef du site Voyager Loin. Passionnée par le voyage, je vous emmène avec moi dans une belle aventure à la découverte de notre planète ! Baroudeuse 2.0 et apprentie aventurière, je suis une ultra connectée qui prend le temps de déconnecter devant la beauté du monde.