Avec leur camion aménagé, Mia, Nadin et leurs deux chiens et chats se dirigent vers les Philippines

Publié il y a 2 ans

[Article relayé par Voyager Loin]

Holà,

Nous sommes Mia et Nadin, un jeune couple qui est actuellement sur les routes afin de réaliser son rêve d’arriver aux Philippines dans un camion aménagé avec nos deux chiens, nos deux chats et plus de 101 plantes.

Notre histoire

Nous nous sommes rencontrés en novembre 2017, peu de temps avant mon anniversaire. Je venais tout juste à l’époque de faire mes premiers pas comme responsable de bar dans un nouveau bistrot à Strasbourg. Elle a été le tout premier entretien que j’ai mené et au bout d’une heure de discussion, j’ai fait le choix de l’embaucher. Je ne savais pas à l’époque que cette décision allait avoir un impact aussi important sur le restant de ma vie.

Passionné de nouvelles technologies et de jeux vidéos, mes journées ces dix dernières années avant de devenir responsable étaient rythmées entre mes études de psychologie, mon travail dans la restauration et le « geekage » comme j’aime bien à l’appeler, c’est-à-dire lire et passer mon temps libre à regarder autant d’articles et de vidéos que possible sur tout ce qui avait un rapport de près ou de loin avec les nouvelles technologies, les séries, les films et les jeux vidéos.

Crédit : Wandering Trotters

Elle, passionnée de cirque et de voyage, a été les dix dernières années de sa vie sur la route à voyager dans toute l’Europe et même jusqu’au Maroc. Au début en faisant du stop avec Keta, sa première chienne, puis petit à petit dans un van jusqu’à finir par s’acheter son propre camion. Elle n’avait absolument aucun intérêt pour la technologie et n’avait même pas de téléphone portable lorsqu’on s’est rencontré. Elle était passionnée de cirque et de plein air.

Nos différences ne s’arrêtaient pas là, mais il serait impossible pour moi de vous les énumérer, car s’il y a bien une expression qui nous caractérise, ça serait que les opposés s’attirent. Nous sommes aussi différents qu’il est possible de l’être, mais malgré ça, et très vite en plus, nous avons fini l’un avec l’autre.

Crédit : Wandering Trotters - Mia et Nadin

Vie à Strasbourg

Mia qui devait, à la base, rester un seul petit mois a fini par s’installer à Strasbourg, mais seulement le temps de réussir à me convaincre de partir avec elle sans savoir qu’il lui faudra presque deux ans pour arriver à ses fins.

Cette vie dans un appartement n’a pas été facile pour elle qui était habituée à voyager et à respirer l’air frais. Pour essayer de la rendre heureuse, j’ai commencé à lui acheter des plantes avec l’objectif de littéralement transformer notre appartement en véritable jungle.

C’est comme ça qu’on a commencé à faire grandir petit à petit notre famille composée déjà de deux chiennes et de deux chats.

Crédit : Wandering Trotters - Nadin et Mia ont deux chiens et deux chats avec eux

Le voyage aux Philippines

Après deux ans à attendre, Mia n’en pouvait littéralement plus malgré tous mes efforts. Mais même si j’étais prêt à quitter ma vie à Strasbourg, je n’étais pas encore convaincu de me lancer sur les routes à bord d’un camion. Nous étions arrivés à la conclusion qu’on irait s’installer dans une autre ville dans un premier temps, comme Londres, avant de nous mettre à voyager plus loin.

Pour mon anniversaire de novembre 2019, et parce qu’on n'avait pas encore voyagé ensemble en dehors de l’Europe, Mia m’a offert un voyage avec elle jusqu’aux Philippines. Nous avions tous les deux besoin de couper de notre vie à Strasbourg pour nous ressourcer donc il s’agissait vraiment du meilleur cadeau qu’elle aurait pu me/nous faire à ce moment-là. C’était aussi l’occasion pour elle de tester notre couple pour voir si nous pouvions voyager ensemble, mais ça, je ne l’ai appris qu’après.

C’est ainsi que nous avons atterri là-bas et que nous y avons passé près de quarante jours à nous balader d’île en île. Nous avons profité de la nature luxuriante de cette partie du globe et nous y avons vécu des moments absolument magiques grâce à des rencontres que nous n’oublierons jamais.

Crédit : Wandering Trotters

De retour en France, nous ne voulions pas que ce que nous venions de vivre s’arrête. Nous avons donc très vite pris la décision de laisser tomber notre projet de vivre à Londres, et nous nous sommes directement lancés dans la préparation de notre voyage vers les Philippines afin de nous y installer. Il aurait été beaucoup plus simple et plus rapide de prendre l’avion, mais nous ne voulions pas faire subir ça à nos animaux.

En plus il était absolument hors de question pour nous de laisser notre petite jungle derrière et l’amener avec nous par les airs aurait été impossible. Nous nous sommes donc tournés très naturellement vers un autre membre à part entière de la famille de Mia afin de nous y amener : Patrick, sa maison qu’elle avait laissée un peu à l’abandon sur un terrain à 100 km de Strasbourg, mais qu’on comptait bien remettre sur pied afin qu’on puisse réaliser notre rêve.

Crédit : Wandering Trotters - Les plantes, une vraie histoire d'amour

Puis l’air des confinements est arrivé

Mia était avec Patrick en train de commencer à le préparer alors que moi j’étais à Strasbourg pour passer mon permis de conduire poids lourd lorsque nous avons regardé à la télévision l’annonce concernant le fait que le pays allait être confiné.

Nous ne voulions pas être séparés l’un de l’autre bien évidemment, pour un temps indéfini, donc Mia a récupéré une voiture d’un ami dès qu’elle a pu et elle est venue me chercher à 3h du matin le soir même. Jusqu’à 9h nous avons pris tout ce que nous pouvions avec nous et nous sommes allés rejoindre Patrick.

À partir de là, nous ne savions pas ce qui allait se passer, mais ce qui était une certitude pour nous, c’est que quoi qu’il arrive, nous n’allions pas laisser tomber notre projet de refaire notre vie en Asie. C’est notre philosophie de vie, nous ne voulons plus nous trouver des excuses pour ne pas aller de l’avant, donc même quelque chose comme une pandémie ne nous en aurait pas empêchés.

Notre plan a été de se préparer aussi vite et bien que possible afin d’être fins près le jour J pour prendre la route et arriver en Asie aussi vite que possible.

Crédit : Wandering Trotters - La chambre

Crédit : Wandering Trotters - Patrick s'est fait une petite beauté

La première partie de notre voyage, la traversée de l’Europe

À partir du moment où nous avions réglé nos dernières affaires à Strasbourg et où nous avons été livrés des panneaux solaires que l’on avait commandés, sans même les monter, nous avons pris la route dans la foulée sans vraiment savoir quelles frontières étaient ouvertes ou pas.

Notre premier objectif a été d’arriver en République tchèque, chez des amis à Mia afin d’y monter nos panneaux avant de reprendre la route en direction de la Turquie.

Dès notre arrivée en République tchèque, nous avons eu une panne moteur qui nous a fait passer quelques jours au garage puis nous avons été coincés sous un pont, car j’ai bêtement suivi le GPS, moi qui n’étais pas habitué encore à voyager dans un camion. Le stress était à son comble, car nous étions en train d’abimer notre maison et potentiellement, en train de la rendre invivable. Quand nous avons enfin réussi à nous extirper du pont, nous avons parcouru les derniers km avant de rejoindre nos amis et nous avons enfin pu souffler un peu et nous remettre de ces émotions de début de voyage qu’on n'attendait pas du tout après même pas 1 semaine de route.

Crédit : Wandering Trotters - Passage par le garage pour Patrick

Nous avons mis un mois à trouver ce qu’il nous fallait et à monter les panneaux avant de reprendre la route, mais cette fois, non plus en direction de la Turquie, mais en direction de la Bosnie afin de rencontrer ma famille que je n’avais jamais vue avant, car d’origine je suis Yougoslave, moitié serbe et moitié bosniaque, et je connaissais bien ma famille du côté de ma mère en Serbie, mais pas du tout mon père ni le reste de ma famille en Bosnie. Nous ne savions pas comment ça allait se passer vu que ça serait la première fois que nous sortirions de l’UE.

La frontière hongroise était fermée, sauf pour le transit, mais honnêtement il n’y a pas eu plus de contrôle que ça. Mia qui a déjà traversé cette frontière en camion a dit que c'était une chose plutôt facile, mais nous devions suivre un itinéraire prédéfini en fonction du point d’entrée et du point de sortie sans possibilité de dévier ou de faire des arrêts autrement que dans certaines stations-service spécialement désignées. Pour la Bosnie il nous fallait un test COVID-19 négatif de type PCR que l’on a fait en République tchèque avant de partir.

Crédit : Wandering Trotters - La traversée des frontières avec Patrick

La première vraie frontière où nous avons été contrôlés a été en Croatie où on a dû ouvrir la caisse du camion, mais cela a duré 5min et les douaniers étaient surtout impressionnés par notre camion plus qu’autre chose. Idem pour la Bosnie, nous avons juste donné nos tests, ils ont regardé vite fait et nous avons pu reprendre la route.

Arrivés en Bosnie, nous avons passé 5 jours absolument fantastiques pour moi, pleins d’émotions, car j’y ai rencontré ma demi-sœur, mon demi-frère et les autres membres de ma famille. En l’espace de quelques jours, avoir sa famille qui s’agrandit c’est un sentiment vraiment particulier et absolument génial. Malheureusement, il a plu les 5 jours où nous y étions, il faisait super froid, et nos plantes commençaient à prendre un sacré coup. En plus de ça les frontières commençaient à fermer donc nous avons senti qu’il fallait que l’on parte avant d’être bloqué là bas tout l’hiver.

Crédit : Wandering Trotters - Les plantes, c'est sacré !

Nous voulions rejoindre la Grèce, en passant par le Monténégro et l’Albanie, mais nous venions tout juste d’apprendre que les frontières venaient de fermer. Nous avons dû rebrousser chemin ce qui nous a rajouté plus de 1500 km de trajet.

Mia a donc roulé non-stop (parce que j’ai oublié de le préciser, mais c’est elle qui roule tout le temps) en passant par la Croatie, la Hongrie, la Roumanie avant de finalement faire un arrêt bien mérité en Bulgarie et sa magnifique côte qui donne sur la Mer Noire. Nous y sommes restés deux semaines afin de sortir les plantes et profiter un peu pour nous reposer.

Crédit : Wandering Trotters - Un arrêt de deux semaines en Bulgarie

De là, nous commencions à voir que la « 2e vague de corona » arrivait, et les températures commençaient à baisser rapidement. Nous avons donc continué notre route vers la Grèce. Une seule frontière terrestre était encore ouverte, et il fallait qu’on traverse la Bulgarie pour y arriver.

Sur le chemin, nous en avons profité pour visiter un peu et il a fallu faire un 2e test de coronavirus (car il en fallait un pour rentrer en Grèce de moins de 48h) et nous avons traversé la frontière quelques jours seulement avant que la Grèce ne soit confinée.

Nous n’avons pas le droit de nous déplacer à cause du confinement, mais nous sommes dépendants des températures donc nous avons quand même dû prendre la route pour partir du nord où on était pour arriver au Péloponnèse et plus précisément dans la région de Mani, la zone la plus au sud qui est relativement peu habitée en hiver et où il y a très peu de services. Nous profitons pour nous reposer en attendant que les frontières rouvrent et que l’on puisse continuer notre voyage.

Crédit : Wandering Trotters - La magnifique plage d'Orange Beach (sarti) en Grèce

Cette première étape nous a confortés sur le choix qu’on a fait de ne pas écouter tout ce qui était dit sur l'impossibilité de voyager pendant cette période. Au final, cela n’a vraiment pas été plus compliqué que ça !

Crédit : Wandering Trotters

Venez suivre le reste de notre aventure sur :

Instagram : https://www.instagram.com/wanderingtrotters/

Youtube (nous allons poster nos premières vidéos très prochainement) : https://www.youtube.com/channel/UCuG9Wvd7UMmWNW3Q0-HI87g/videos

chloevillemant
Par Chloe Villemant

Rédactrice en chef du site Voyager Loin. Passionnée par le voyage, je vous emmène avec moi dans une belle aventure à la découverte de notre planète ! Baroudeuse 2.0 et apprentie aventurière, je suis une ultra connectée qui prend le temps de déconnecter devant la beauté du monde.