Le voyage ne m'a pas changé, il m'a montré qui j'étais vraiment
Et si tous les voyages n'avaient pour but que la rencontre ? Se rencontrer soi-même ou bien rencontrer l'autre. À quoi servirait une expérience aussi extraordinaire que la découverte de l'inconnu si nous n'en retenions que la contemplation de nouveaux paysages ? Qui n'a jamais ressenti l'appel de la route ? Pourquoi sommes-nous capable de remettre en cause tout ce qui constitue notre vie pour la remettre entre les mains du hasard ? Depuis la nuit des temps, l'homme voyage, parcourant le vaste monde dans une quête qui ne trouve son sens que le long du chemin.
Lorsque j'ai tout quitté pour la première fois pour partir en Australie, je ne savais pas à quoi m'attendre. J'avais 19 ans et l'avenir devant moi, comme je l'entendais souvent à cette époque, mais les études m'ennuyaient à mourir et je souhaitais à tout prix prendre mon envol pour devenir indépendante. Une fois à destination et pour chaque jour qui a passé, j'ai dû dépasser mes limites. Confrontée aux barrières de la langue, de la culture, d'un budget plus que serré à gérer, je n'avais pas d'autres choix que de faire preuve de créativité et d'initiatives pour m'en sortir.
"La chance est un hasard, le bonheur est une vocation."
Alexandru Vlahuta
Dans la difficulté j'ai trouvé de la fierté

Tout ce qui compte est le regard que nous portons sur l'expérience que nous avons choisie de vivre. Les émotions relatives à ce choix ne dépendent que de nous et de l'importance que nous lui attribuons. Quoi qu'il arrive, ces émotions ne sont que passagères.
À chaque fois que j'ai dû relever un défi aussi infime soit-il, j'ai gagné en confiance, mais aussi en maturité. Les ascenseurs émotionnels faisaient partis de mon quotidien, avec leurs lots de peine et de découragement, mais ensuite de grandes joies ou de petits bonheurs. Plus d'une fois j'ai faillit baisser les bras lorsque l'on me refusait un emploi ou encore quand je ne savais pas où dormir le soir même, que je n'avais rien avalé depuis plusieurs heures ou que je recomptais inlassablement les centimes qui me restaient…
Parfois, je n'avais vraiment aucune idée de la manière dont je pouvais me relever d'une difficulté, je me mettais à pleurer en pensant : "mais qu'est-ce que je fais là ? ". Oui, il y a eu des instants où tout paraissait si compliqué... Dans ces moments, seule l'idée de rentrer à la maison et de retrouver un peu de sécurité m'aidait à tenir. Pourtant, une petite voix en moi me chuchotait de rester. Je ne savais pas pourquoi j'étais venue ici, si loin de tout ce qui m'était familier, mais je ne pouvais pas repartir sans l'avoir découvert.
"Si je ne peux changer une situation, je peux en changer le sens"
Jacques Salomé
Quand on veut, on peut

C'est lorsque qu'une chose paraît impossible, trop difficile voire insurmontable, que garder à l'esprit que tout ira bien devient la seule clé. Rester debout et fort en toutes circonstances demande d'aller chercher au fond de soi une énergie que l'on ne soupçonne même pas, mais qui pourtant réside en nous. Jamais un souvenir de voyage n'est aussi fort que lorsque je parviens à m'extirper d'une situation compliquée pour la transformer en expérience positive. Le dénouement est la récompense, la fierté qui en découle me rappelle toujours combien je peux tout réaliser.
Après une nuit de repos sur son canapé, je me suis rendue à pied au centre-ville de Nouméa, sous la pluie et donc totalement trempée. Dans la même journée il fallait que je trouve un logement, un travail et de l'argent. Je n'avais pas le choix mais j'étais un peu angoissée devant le nombre de problèmes à résoudre. Perdue dans mes pensées, je marchais dans les rues de la ville et j'observais ce nouveau territoire, je découvrais l'accent caldoche que j'entendais aux abords des lieux de vies. Je n'avais pas remarqué cet homme ivre qui me suivait, jusqu'à ce qu'il m'attrape par le bras pour tenter de m'embrasser ! Je me suis débattue jusqu'à ma libération et me suis mise à courir en pleurant, choquée. J'essayais de trouver un café où me remettre de mes émotions mais c'était l'heure du repas et aucun n'acceptait de servir des boissons chaudes. La pluie battait toujours son plein. C'est là qu'un gros « boum » s'est produit en moi.
"Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté"
Winston Churchill
Décider du changement

Lorsque toute votre vie tient dans un seul sac à dos, vous pouvez enfin ressentir ce qu'est la liberté et remettre consciemment votre destin sur un nouveau chemin.
Non, ma journée ne se déroulerait pas ainsi. J'ai décidé de ressentir que j'allais y arriver, tout bêtement. La phrase « quand on veut on peut » résonnait plus que jamais dans ma tête et je savais que j'allais m'en sortir. Et cela a fonctionné. Dès cet instant tout a enfin changé. Alors que j'entrais dans un énième bar, on accepta de me servir une tasse de café, j'en profitais pour lire les petites annonces. La serveuse le remarqua, elle m'indiqua un hôtel du centre cherchant une réceptionniste et, compréhensive ou hospitalière, m'offrit ma boisson.
Je repartis plus légère, plus sèche aussi : le soleil calédonien faisait enfin son apparition, comme s'il s'était aligné sur mes pensées. Je me rends alors au dit hôtel : miteux. Ils cherchent un agent de nuit dans ce quartier peu rassurant… mais peu importe, j'insiste pour obtenir un entretien. N'ayant pas de téléphone, Guillaume avait gentiment accepté que des employeurs puissent me joindre à son numéro durant la journée. J'ai ensuite tendu le pouce jusqu'à chez lui. Mon hôte m'attendait et me proposa de loger chez lui gratuitement tout le mois, je ne pouvais être plus en joie ! Alors que je le remerciais vivement, la directrice de l'hôtel que j'avais démarché me contacta : elle souhaitait me rencontrer, mais pas pour le poste que j'espérais ; elle me proposait d'être réceptionniste de jour au sein d'un autre hôtel de luxe qui surplombait le lagon, à deux pas de chez Guillaume.
Je riais de bonheur et me rendit en suivant à l'entretien, qui se déroula merveilleusement bien. Cette femme généreuse comprit la situation dans laquelle je me trouvais et me proposa une avance en liquide sur mes futures heures de travail lors de ma prise de poste… Comme je me l'étais promis, j'avais tout solutionné dans la même journée : j'avais trouvé un logement, du travail et de l'argent… Quand on veut on le peut ? Sans aucun doute.
"La chute n'est pas un échec. L'échec, c'est de rester là où on est tombé"
Socrate
Se rencontrer, se prouver puis se trouver

Je refuse l'idée qu'un voyage se déroule comme je l'espère. Je préfère penser que c'est le voyage lui-même qui décide de ce dont j'ai besoin. Comme toujours, il me les sert sur un plateau doré : ces justes expériences, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, celles qui me feront évoluer à un pas de géant.
Depuis bientôt 10 ans que je voyage, je réalise à chaque nouvelle étape que ce que je recherche constamment, comme une camée en manque, c'est cette dose d'euphorie intense qui me bouleverse de part en part et ce, sans que je m'y attende. Lorsque tout à coup je songe au moment présent qui est parfait, un instant de paix et de bonheur à en couper le souffle, être heureux d'être en vie et ressentir une immense gratitude pour tout ce qui m'entoure : les personnes qui ont fait mon voyage, mais aussi les coïncidences incroyables qui en découlent, les lieux magiques que je traverse ou un simple coup d'oeil vers le ciel pour contempler son bleu immense.
Le point commun à mes nombreux moments d'euphorie est le fait que j'ai toujours essayé de donner le meilleur de moi-même pour obtenir ce que je désirais, en y croyant fortement. N'est-ce pas notre but à tous ? Être heureux ? Si c'est le cas pour tout le monde et partout à travers la planète, il ne fait aucun doute que pour moi, c'est le voyage qui me mène le plus simplement sur le chemin du bonheur… Pour rien au monde je ne m'en détournerais.
"N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace"
Ralph Waldo Emerson

Je suis de celles et ceux qui n'envisagent pas de s'établir là où ils sont nés, mais plutôt de bâtir un toit, dans un lieu qui méritera un hommage pour ce qu'il m'aura offert : me reconnaître dans ses pierres.
Flora.
Je tiens ici à remercier Guillaume du plus profond de mon cœur. Cinq années ont passé depuis ce voyage en Nouvelle-Calédonie et je ne l'ai plus revu... Mais un jour, je sais que je pourrais lui rendre au centuple son hospitalité et sa bienveillance. Car quand on veut, on peut.

Namasté les baroudeurs ! Je suis Flora Deschamps. Voyageuse passionnée, je parcours le globe depuis plus de 12 ans et j'ai à cœur de transmettre ce goût de l'ailleurs. Mon voyage le plus marquant ? C'est l'Inde ! J'ai vécu deux ans sur les contreforts de l'Himalaya Indien, où est née ma seconde passion, celle du développement personnel. Je m'intéresse à toutes les cultures et toutes les spiritualités. Au plaisir de vous faire voyager à travers mes articles.