Le meilleur ( ou le pire ) des galères de voyage

Publié il y a 8 ans

Un voyage ouvre l'esprit, nous apporte tant de moments de joie intense, nous fait vibrer, un voyage peut-être vraiment enrichissant. Ou pas. Parce que non, tout n'est pas rose lors d'un voyage, et une jolie aventure peut même se transformer en un véritable cauchemar !

C'est le cas d'Yvan et Anthony. Ces deux baroudeurs n'ont pas voyagé ensemble mais ils ont un point commun : ils ont vécu l'enfer ! Heureusement, chacun peut en rire aujourdhui. Retour sur leur pire galère de voyage.

Yvan, se faire attaquer par 50 vaches et un banc de raies en Nouvelle-Calédonie : chek

Yvan, se faire attaquer par 50 vaches et un banc de raies en Nouvelle-Calédonie : chek

J'étais au large de Boulouparis en Nouvelle Calédonie sur l'îlot Puen. Suite à une chute en cheval il fallait que j'atteigne une plage précise. A pied, avec un bout de corail dans la jambe et muni d'un simple bâton. Parce qu'un malheur n'arrive jamais seul, arrivé sur la plage je me retrouve nez à nez avec une cinquantaine de vaches qui se sont mises à me foncer dessus.

J'étais déjà au plus mal mais ce n'est pas tout, j'ai finalement réussi à atteindre la mer pour que les vaches qui me suivaient sur la plage ne puissent pas m'atteindre. C'est là que ça s'est compliqué un peu davantage...Arrivé dans l'eau, il ne m'a fallu que très peu de temps pour me rendre compte que c'était peut-être la pire des solutions. En à peine 10 minutes j'ai fait la rencontre d'une raie.Je suis soigneur animalier et je connais bien nos amis les bêtes, ce n'était donc pas difficile pour moi d'identifier une super raie à aiguillon venimeux, une raie pastenague.

Quelle ne fut pas ma surprise d'en voir une deuxième. Puis deux autres sortir du sable devant moi à chaque fois que je posais un pied par terre. Au bout de 15 ou 20 mètres, je me retrouve encerclé, pris en sandwich entre les raies et les vaches, la mer et la terre ferme. Avec juste un bâton que j'avais ramassé pour m'aider à appuyer ma jambe, j'éloignais les raies qui passaient trop près de moi.

J'ai dû rester immobile une vingtaine de minutes à me demander ce que je devais faire. Quand tout à coup et pour mon plus grand bonheur, le chien de berger du troupeau de vaches débarque et commence à les dissuader de continuer plus loin sur la plage, il les ramène de l'autre côté en aboyant et en courant autour d'elles. Après avoir rejoint la rive, le chien s'est approché de moi et m'a suivi le reste du chemin. En arrivant au bout de la plage j'ai coupé a travers champs entre un Palétuvier et un figuier Banian pour contourner une sorte de cap qui avançait sur la mer.

Le chemin longeait une falaise en pente d'une trentaine de mètres inclinés sur le côté, un peu comme le maquis en Corse. Sur les bordures poussaient des acacias à épines. Le chien me suivait toujours quand il s'est arrêté brusquement et s'est retourné en aboyant : deux vaches nous fonçaient droit dessus dans la montée ! J'ai tout lâché. Mon bâton, mon sac, le chien, ma paire de couilles et j'ai sauté du chemin pour me faire dévaler le long de la pente.

Quand j'ai atterri en bas tout déchiqueté à cause des épines, ma jambe me faisait mal et je pouvais plus remontrer. Alors j'ai contourné le cap en m'accrochant à la paroi rocheuse pour éviter de tomber à l'eau. Arrivé de l'autre côté j'ai rejoint le chien, et le chemin que j'avais perdu a cause des vaches pour retourner prendre mon sac et mon bâton.

J'ai retrouvé le sac mais jamais le bâton. Puis j'ai continué le long de la plage avec le chien pour arriver en face d'un champ de hautes herbes. Je l'ai traversé pour atterrir sur une 3 ème plage, où j'ai attendu que quelqu'un arrive. Au bout de la première heure, je devais faire du feu, panser mes plaies, nettoyer ma jambe et trouver de quoi me défendre. Heureusement pour moi, quelqu'un est finalement arrivé au bout de trois heures et  j'ai enfin pu rentrer tranquillement sur la grande île... Un jour je retournerai les voir, les vaches ! 

Anthony, descendre 1000 mètres de dénivelés dans le noir et sous la pluie au Pérou : check

Anthony, descendre 1000 mètres de dénivelés dans le noir et sous la pluie au Pérou : check

J'étais sur l'île Amantanie qui se trouve sur le lac Titicaca au Pérou. Il faisait beau et j'ai entrepris l'ascension du point culminant de l'île à 4000 mètres d'altitude. L'endroit est réputé pour la vue splendide qu'il offre sur le lac et sur la Bolivie de l'autre côté de la rive.

Me voilà parti seul, prêt à gravir ce mont avec pour récompense, la majestueuse vue à l'arrivée. Mais plus je grimpais, plus je voyais la météo changer. Le ciel s'assombrissait de plus en plus. J'étais presque arrivé au sommet quand un orage a éclaté. Mais pas un petit orage au loin que j'aurais pu admirer tout en redescendant tranquillement, non, un énorme orage pluvieux était en train de s'abattre sur moi.

Rapidement, je me rendis compte que le sol est fait d'argile et qu'aucun système d'irrigation n'est existant dans les parages. Alors que je cherchais un endroit où attendre et espérer une acalmie, un véritable torrent de boue se forme sous mes pieds. J'aperçois un abri au sommet, il faut absolument que je le rejoigne. 

Je parviens à gravir les quelques mètres qui me sépare de cette cabane de bois avec difficulté. Un carreau est cassé, je n'hésite pas à rentrer. Enfin je suis abrité donc je peux attendre patiemment, mais deux heures plus tard le ciel n'est pas plus clément et la nuit commence à tomber. Je ne peux pas passer la nuit ici, sans électricité, sans nourriture, sans couverture... L'angoisse me prend, je décide de redescendre, je n'ai pas le choix. 

Maintenant je réalise que ce jour-là, j'ai fait l'un des trucs les plus dangereux de ma vie. Le sol était extrêmement glissant, le torrent de boue d'une puissance rare déferlait vers le bas et je ne disposais d'aucun appui. Maintenir mon équilibre dans ces conditions était vraiment difficile. 

Je devais descendre sur environ 1000 mètres de dénivelé, mais à cause de la pluie et de la nuit, il m'était impossible d'y voir quoi que ce soit. Je tentais de m'éclairer à l'aide de la lumière du smartphone. A ce moment-là j'ai failli être emporté par un torrent, j'ai eu la peur de ma vie ! 

Le bruit de l'eau qui dévalait la pente m'a marqué, mais dans ce chaos incessant, je remarquais le lac Titicaca qui prenait une teinte couleur charbon, c'était saisissant de beauté. J'apercevais au loin les nombreux champs qui se noyaient sous les eaux et les paysans accourant pour tenter de sauver les récoltes. 

J'ai redescendu la montagne tant bien que mal, durant plus de trois heures... Je suis arrivé au village exténué, trempé et glacé par la pluie. Heureusement la famille qui m'hébergeait s'est empressé de me donner du linge sec, une couverture et un bon repas chaud, il n'y avait pas d'eau chaude alors ils en ont fait bouillir pour que je puisse me laver...avant de m'amener à la fête du village voisin. 

Après une telle aventure j'étais fatigué, mais c'était mon dernier jour sur l'île et il a fallu que je danse toute la nuit. Aujourd'hui c'est un souvenir inoubliable qui fait parti de mon trip au Pérou, cette "galère de voyage" je suis heureux de l'avoir vécue !

 

Les difficultés d'un voyage sont autant marquantes et enrichissantes que les bons moments, les pires galères deviennent même souvent les meilleurs souvenirs. 

Vous aussi vous avez une galère de voyage que vous souhaitez nous partager ? A vos commentaires ! 

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Par Flora

Namasté les baroudeurs ! Je suis Flora Deschamps. Voyageuse passionnée, je parcours le globe depuis plus de 12 ans et j'ai à cœur de transmettre ce goût de l'ailleurs. Mon voyage le plus marquant ? C'est l'Inde ! J'ai vécu deux ans sur les contreforts de l'Himalaya Indien, où est née ma seconde passion, celle du développement personnel. Je m'intéresse à toutes les cultures et toutes les spiritualités. Au plaisir de vous faire voyager à travers mes articles.