La pêche au cormoran, une tradition ancestrale en perdition
La pêche au cormoran est une tradition millénaire en Asie, et particulièrement en Chine sur la rivière Li. Des hommes habiles et patients s’emparent d’un cormoran sauvage pour le transformer en un assistant personnel aussi efficace qu’élégant.
La tradition perdure face à la surpêche industrielle toujours croissante. Aujourd’hui seules les rivières chinoises voient ces oiseaux plonger dans leurs eaux pour rapporter le poisson à leur maître, la pêche au cormoran n’est plus pratiquée depuis longtemps en France, en Angleterre ou encore au Pérou, et se perd peu à peu au Japon. Bien qu’il puisse sembler barbare de capturer un cormoran pour le dresser à la pêche, c’est une véritable relation de confiance et d’amour qui s’installe entre le pêcheur et l’oiseau.
© Shelley lake
Le maître va d’abord utiliser une corde qu’il va doucement glisser autour du coup de la bête pour éviter qu’elle ne s’échappe en premier lieu, puis pour qu’elle ne puisse pas être en mesure d’avaler les plus gros poissons. Le cormoran rapporte donc sa trouvaille le bec grand ouvert afin que le pêcheur la lui retire. Peu à peu, l’oiseau est à nouveau libre mais reste auprès de son maître, auquel il s’est attaché.
via earth song
Un pêcheur doit choyer son cormoran, le gâter de caresses sur la tête ou le ventre, et le nourrir correctement avec de gros poissons frais. La relation affectueuse sert dans les deux sens, et l’amour entre les deux pêcheurs est le garant de bonnes prises. Mais plusieurs conditions rendent difficile de maintenir cette tradition ancestrale. La pêche industrielle vide les rivières chinoises de ses plus gros poissons avec un marché toujours grandissant (la consommation mondiale de poissons a augmenté de 14.4% en 5 ans seulement). Pour répondre à la demande, les pêcheurs chinois ne préservent pas les espèces et nuisent à leur reproduction. © Weerapong Chaipuck
L'ennemi naturel du cormoran et de son maître est la pluie. Lorsque l'eau se trouble l'oiseau n'y voit pas suffisamment pour repérer sa proie. Pour survivre, le pêcheur profite du tourisme.
Ils sont nombreux ceux qui souhaitent une photo d'eux à bord de la pirogue accompagné des élégants cormorans. Aussi les pêcheurs deviennent photographe pour augmenter leurs revenus dans les périodes difficiles.
On espère que cette tradition perdurera encore, cela n'est possible qu'en limitant notre impact sur l'environnement.
© Weerapong Chaipuck

Namasté les baroudeurs ! Je suis Flora Deschamps. Voyageuse passionnée, je parcours le globe depuis plus de 12 ans et j'ai à cœur de transmettre ce goût de l'ailleurs. Mon voyage le plus marquant ? C'est l'Inde ! J'ai vécu deux ans sur les contreforts de l'Himalaya Indien, où est née ma seconde passion, celle du développement personnel. Je m'intéresse à toutes les cultures et toutes les spiritualités. Au plaisir de vous faire voyager à travers mes articles.