J'ai pris le bus, comme tout le monde

Publié il y a 9 ans

Moi aussi, je voulais voir Massada, ancienne résidence royale et forteresse. Moi aussi, je voulais me baigner dans la mer morte.  Puis par paresse. Pas envie de me prendre la tête. Et me voilà dans un bus, entourée de touristes de tous les pays, à faire une excursion en groupe. Ces mêmes excursions (et/ou touristes) que je raille dès que l’occasion se présente. J’étais parmi eux. J’avoue. Je balance. Je dis tout.

Le bus.

La première épreuve. Départ de Jérusalem, évidemment. Le bus vient nous chercher devant les hôtels. Le mien faisait plutôt pâle figure devant les American Colony et autres King David Hotel. Mais qu’importe. Le problème du bus n’est pas là. Le joli paysage défile derrière la vitre. Vous aimeriez vous arrêter? Que nenni. La photo se fait en marche. Les mêmes photos prises par tout le bus. Une chance si vous vous trouvez du bon côté.

Avalah.

Tu croyais t’arrêter près de la grotte où les manuscrits de la mer morte ont été découverts ou dans la réserve naturelle de Ein Guedi? Naïve. Arrêt dans le kibboutz d’Avalah. Chouette un kibboutz ! Re-naïve. Tu t’arrêtes dans le magasin pour faire tes emplettes. Tu ne croyais quand même pas qu’on allait te montrer la fabrication des cosmétiques de la mer morte. Quant à la vie du kibboutz, il ne faut même pas y compter. Les seules explications sont réservées à quels produits dans quels rayons. Les vertus des minéraux du secteur peut-être? Non toujours pas. "Mais si vous achetez ce sac, vous avez un cadeau." Super.  "Il vaut mieux que tu restes avec les cosmétiques français", me glisse Shoan, mon voisin de bus. Nous repartons.

Massada.

Après une heure de route et un arrêt non-désiré, les ruines de l’antique palais d’Hérode attendent depuis 2000 ans, du haut de leur plateau. Et là, il faut être honnête. Le paysage est grandiose. Entre la mer morte d’un côté et les montagnes de l’autre, c’est superbe. Et, là encore, je vais être honnête, avoir un guide, c’est le pied. Alors oui, j’ai suivi le troupeau en plein cagnard (nous sommes arrivés en haut du plateau aux heures les plus chaudes de la journée sinon ça ne faisait pas touriste de base) mais, au moins, la forteresse n’était pas qu’un amas de pierres rôties. Pour l’anecdote, le palais a servi de bastions aux rebelles juifs (vers l’an 70 de notre ère). Les Romains les assiégeaient. Tout ce qu’il m’est venu à l’esprit en écoutant cette histoire est que, si j’avais été rebelle, vu la chaleur, j’aurais passé mon temps à me baigner dans la citerne. Et si j’avais été soldat romain, j’aurais attendu dans la mer morte. Une visite intéressante. Plutôt que de redescendre via le téléphérique, un petit groupe de touristes rebelles a choisi le sentier du serpent. Une heure de chemin bien raide sous les 40°C.

Massada, la cité antique à voir - Photo: Alice Meunier Massada, la cité antique à voir - Photo: Alice Meunier

La Mer morte.

Dernier arrêt et passage obligatoire : la baignade dans les eaux salées de la Mer morte. Nous longeons les rives israéliennes jusqu’à apercevoir le cheval géologique de la rive jordanienne. Ne pas compter s’arrêter avant la plage. Pour une expérience est unique. Qu’on se mette sur le dos ou sur le ventre, les jambes remontent instantanément. Il n’y a plus de gravité. La salinité est telle qu’il y a quelques règles "de sécurité" à observer. "Ne pas s’immerger." Sinon gare aux yeux. Comme je trouvais que la baignade était déjà trop simple, je suis allée dans l’eau en tongs. En voilà une idée qu’elle est bonne. J’ai suivi les conseils "de sécurité" de notre guide. "Chaussez-vous pour ne pas vous couper les pieds avec les petits cailloux." Très vite, les tongs s’enlèvent d’elles-mêmes. Quand tu crois les retrouver au fond, en galérant parce que tu ne vois rien, comme tu le fais dans la mer du Nord, paf ! Elles remontent à côté de toi. Evidemment. Il faut suivre un peu. Mais retourner aux vestiaires avec les tongs mouillées devient le parcours du combattant. Ah oui : l’eau fait un effet huile. Combien de fois j’ai glissé? Euh…

La mer morte et le cheval jordanien, toujours du bon côté du bus - Photo: Alice Meunier La mer morte et le cheval jordanien, toujours du bon côté du bus - Photo: Alice Meunier

Pratique :

Les hôtels proposent des excursions vers Massada. Comptez 100 dollars.Possibilité de louer une voiture pour plus de liberté. Attention aux postes frontières entre Israël et les territoires palestiniens.