Une étude sur le mal des montagnes

Publié il y a 9 ans

C'est au sommet de l'Aiguille du Midi, en face du Mont Blanc, qu'une équipe de chercheurs a ordonné une étude afin de mieux connaître et comprendre les effets du fameux "Mal des Montagnes" ou MAM sur le corps humain. Caractérisée par des maux de têtes, des nausées et des vertiges, ce syndrome touche environ 70% de la population, le plus souvent à 3 500 mètres d'altitude.

L'expérience, baptisée Cerv02 a nécessité l'appui de l'Europe qui a financé à hauteur de 50 000 euros le projet. Après une batterie de tests en tout genre, voici donc trois volontaires et deux médecins partis en téléphérique, à l assaut de l'Aiguille du Midi, à 3 842 mètres d'altitude. L'un des médecins est Emmanuel Cauchy alias "docteur vertical", normand devenu médecin urgentiste, guide de montagne, et fondateur de l'institut de formation et de recherche en médecine de montagne.Le docteur explique : "Nous ignorons pourquoi certains souffrent du mal des montagnes et d'autres non. C'est pourquoi nous effectuons trois fois les mêmes examens médicaux : d'abord à Chamonix, puis en altitude, à l'arrivée et après une nuit passée sur place."Des études similaires avaient été réalisé dans le passé avec des résultats tout à fait contradictoires. "Entre autres parce qu'elles étaient menées sur trop peu d'individus. Ici, grâce au laboratoire provisoire de l'Aiguille du Midi, c'est 90 personnes qui vont être étudiées !" Pour cette expérience, un tiers est sujet au MAM, un autre est habitué aux hautes altitudes, et un dernier est constitué de "simples" montagnards comme les volontaires du jour".Après avoir subi des examens complémentaires à l'arrivée, nos trois cobayes, munis d'un appareil unique au monde capable de calculer le débit du sang dans le cerveau, sont vérifiés une nouvelle fois après avoir passer la nuit la haut. Il ne fait aucun doute que le mal des montagnes soit apparu.

« Le but ultime de notre étude est de faire de la prévention : si on peut faire des tests sur une personne avant qu’elle ne parte en altitude, et déterminer si elle sera sujette au MAM ou pas, on pourra éviter que des gens partent en trek dans des zones isolées, d’où ils ne reviendront jamais car ils auront fait un œdème et n’auront pas pu être soignés », conclut le chef de projet.

Par Alexis Chavetnoir