Avec leur van aménagé, Caro & Fred et leur chat Rouflaquette ont parcouru 40 000 km sur la Route de la soie
[Article relayé par Voyager Loin]
Équipage : Pépette, un Renault Master L2H2 de 2005, Fred le réfléchi (chaque problème à sa solution), Caro la créative (10 000 idées à la seconde), Rouflaquette notre petite chatte adoptée en Guadeloupe !
11 mois
40 000kms
13 pays traversés
Départ : Laval (Mayenne, France )
Arrivée : Pondichéry ( Sud est de l’Inde)
Nos débuts sur les routes
Nous sommes Fred et Caro alias casquette et baskets sur les réseaux. Amoureux voyageurs, après quatre ans de vie dans les Caraïbes et un voyage d’un an autour du monde, sacs sur le dos, notre envie de découvrir d’autres pays, d’autres cultures est devenue plus forte que tout. Cependant, après notre expérience à travers le monde en avion, train, bus, vélo, scooter, bateau, tuk-tuk, pirogue… enchaînant auberges de jeunesse, couchsurffing ou « chez l’habitant », nous voulions voyager différemment. D’abord pour tester autre chose et ensuite, car nous avions pour idée de visiter l’Europe, un continent où le coût de la vie est globalement élevé.
En fait, il nous fallait trouver un moyen de voyager qui nous permettrait d’avoir une liberté de mouvement sans avoir à dépendre des transports en commun locaux (chose qui nous avait embêtés pendant notre voyage en sac à dos) et qui nous offrirait hébergement et autonomie dans notre vie quotidienne.

Ainsi est née l’idée d’un road-trip en Europe en van aménagé !
N’y connaissant absolument rien en termes de van, nous avons défini certains critères nous paraissant essentiels pour choisir notre futur véhicule : un gabarit dans lequel le mètre 80 de Fred tiendrait debout, pas trop de kilomètres au compteur et avec des rangements pour embarquer nos affaires et notamment une bonne partie de notre garde-robe ! Et voilà comment nous avons déniché Pépette, notre Renault Master, sur un site de petites annonces depuis la Guadeloupe.
Nous avons fait sa connaissance un mois avant de prendre la route, et trois jours avant de partir, nous installions des panneaux solaires et refaisions la peinture intérieure. Le 14 octobre 2017, quinze jours après notre mariage nous avons débuté notre road-trip en Europe en étant totalement novice en termes de vie sur les routes.

Nous avons voyagé pendant un an en Europe, découvrant une vie plus simple, plus proche de la nature, dépendante du climat et traversant un continent à l’Histoire riche, aux paysages variés et avec des villes dévoilant une identité forte. La seule chose qui nous a manqué durant cette première aventure sur les routes ce sont les rencontres avec les locaux. Au point de nous demander si ce n’était pas notre façon de voyager qui nous coupait des autres.
Par contre, nous avons fait la connaissance de nombreux autres Vanlifers nous faisant visiter leurs maisons sur roues et nous permettant de découvrir une communauté bienveillante qui partage les mêmes valeurs : solidarité, simplicité, partage…
A la fin, de ce périple en Europe, nous avons décidé de rentrer en France pour réaménager notre van suivant nos goûts et nos besoins pour pouvoir ensuite reprendre la route pour une aventure plus lointaine. Durant l’aménagement de Pépette, nous avons fait la connaissance de Luce et PF (@levanmigrateur) avec lesquels nous avons partagé cette envie : ce serait génial d’avoir un lieu où tous ceux qui ont envie d’aménager un van pourraient se rencontrer pour échanger leurs connaissances et expériences.

Le Vanlifest (premier festival du van aménagé par soi-même) est né. La première édition a eu lieu en avril 2019, la seconde, digitale à cause du Covid s’est déroulée sur écran interposé en avril 2020 et nous organisons actuellement la troisième édition pour 2021, en espérant qu’elle puisse exister dans le contexte actuel !
Pourquoi la Route de la soie en van ?
Alors que nous étions en Albanie, et en train de tomber de plus en plus amoureux de la vie en van, Fred évoque un rêve d’enfant dont il ne m’avait jamais parlé jusqu’à ce jour : avec l’un de ses oncles et son grand frère, il s’était promis de rejoindre l'Inde (au départ de la France), son pays d’origine, par la route, à bord d’une Jeep ! C’est une véritable révélation : il est temps de réaliser ce rêve sauf que cela sera avec sa femme et son chat dans un Renault Master. Et puisque la famille de Fred vivant en Inde n’a pas pu venir à notre mariage en France, l’arrivée de ce voyage à Pondichéry sera l’occasion de célébrer notre union en Inde ! Le 13 mai 2019, notre Pépette réaménagée, nous prenions la route en direction de l’Inde pour un voyage unique.

Traversée de l’Europe, une belle découverte : La Roumanie
Durant notre road trip en Europe nous avions visité une grande partie des pays du Vieux Continent, mais avions omis la Roumanie, en se promettant d’y venir un jour. Nous avons donc décidé de démarrer notre Route de la soie en passant par La Roumanie. Mais, avant de rejoindre le pays, nous avons traversé l’Allemagne, la République tchèque où mon cousin a embarqué avec nous pour 10 jours de voyage en van, La Slovaquie et La Hongrie.
La Roumanie a été une belle découverte. Nous avons visité le nord du pays avec la région rurale des Maramures connue pour ses églises en bois et ses reliefs verdoyants. Nous sommes ensuite passés par la Transylvanie où nous avons fait de belles randonnées au cœur des Alpes Transylvaniennes.
Mais surtout, il nous tardait d’emprunter la route Transfagarasan élue plus belle du monde par un magazine. Le jour J, l’excitation était à son comble… jusqu’à se rendre compte que la route est ouverte uniquement l’été, principalement en juillet, août sinon elle est impraticable pour cause de neige. Nous y étions fin mai et ne pouvant nous résigner à n’avoir aucun aperçu de cette route mythique nous avons fait une randonnée puis emprunté un téléphérique jusqu’au sommet de la Transfagarasan. Arrivés au point culminant, la vue sur la route enchaînant les virages, entourée de montagnes et au milieu d’un décor recouvert de neige nous a convaincu de la beauté des lieux !

Paysages verdoyants sauvages, population chaleureuse, authenticité, La Roumanie est un vaste pays qui regorge de beautés et où la vie en van est facilité par de nombreux spots où se garer pour la nuit. Mal gré les tentatives de barbecue nous n’avons pas vu d’ours, animal emblématique du pays qui rôde dans les forêts et qui nous aura soigneusement évité. Sans doute que notre petite chatte Rouflaquette qui voyage avec nous est bien trop impressionnante !
Nous laissons mon cousin à Bucarest puis continuons notre route vers la côte roumaine avant de rejoindre La Bulgarie. Nous connaissions l’ouest montagneux du pays et cette fois-ci longeons son littoral de La mer Noire pour rejoindre La Turquie.
La Turquie : premiers pas hors Europe par la route
La Turquie est un premier pas hors Europe par la route et représentait une partie du monde que nous n’avions pas encore explorée : Le Moyen-Orient. Situé entre deux continents, cet immense pays à la position géographique centrale, à la culture riche et à l’Histoire vieille de plusieurs millénaires représente une étape importante de notre voyage sur la Route de la soie. Nous avons traversé la Turquie d’ouest en est, passant par Istanbul, la péninsule de Galipoli, longeant la côte Lycienne avant de rejoindre le centre du pays pour visiter La Cappadoce, et enfin se diriger vers la région du Kurdistan turc.
En Turquie nous avons vécu des moments forts.
Lorsque nous avons perdu notre petite chatte Rouflaquette au milieu d’un lac salé. Trois jours et trois nuits à chercher au milieu d’un désert immaculé, enchaînant les ascenseurs émotionnels pour retrouver notre boule de poils. Sans relâche, nuit et jour, nous avons fouillé chaque recoin du lac, marchant des kilomètres, écrivant des messages sur le sol, interpellant les locaux qui nous répondaient « c’est un chat c’est normal il vit sa vie… » Ou « avec les renards qui rôdent, il s’est sûrement fait manger ». Mais nous n’avons pas perdu espoir et avons fini par retrouver Rouflaquette à 1,6km du van, coincée sous des rochers.

Ou encore, notre passage dans les Cappadoce qui reste gravé dans nos souvenirs. Cette région turque, célèbre pour ses formations rocheuses sculptées par l’érosion nous a donné le sentiment de débarquer sur une autre planète. Nous y avons fait de superbes randonnées, seuls au milieu de ce décor unique, et y avons vécu des réveils inoubliables. En effet, tous les matins, la Cappadoce offre un spectacle inédit. Lorsque le soleil se lève, le ciel rosé de l’aube se remplit de centaines de montgolfières qui survolent ces paysages si spéciaux. En van, il y a possibilité de se garer aux différents points de départ des ballons colorés et, quand leur rugissement retentit, il est temps de courir pour trouver le meilleur point de vue !
La Turquie nous a bluffés tant par la variété de ses paysages que par l’accueil chaleureux de sa population.

Nous avons eu un véritable coup de cœur pour la région du Kurdistan Turc, à l’est du pays, frontalière de l’Iran et de la Syrie. Nous y avons découvert des villes anciennes à l’architecture typique et à l’atmosphère bouillonnante du Moyen-Orient, des reliefs proposant des panoramas magiques sur les environs, le plus grand lac du pays (le lac de Van) et un immense cratère au cœur duquel on a pu dormir.
De plus, nous n’oublierons jamais cette région car nous y avons fait une rencontre unique!
Alors, que nous nous baladions, une famille semblait intriguée par notre présence. Mohamed, le père finit par nous demander si l’on veut bien prendre quelques photos avec sa femme et ses 6 enfants, dont des triplés, puis nous invite le lendemain midi à manger chez lui, dans la ville de Sanliurfa, à 2h de route d’où nous nous trouvons. Une invitation ne se refuse pas ! À notre arrivée, nous comprenons rapidement que nous n’allons pas y rester juste le temps d’un repas, car une chambre a été spécialement préparée pour notre venue.
Nous apprenons alors que cette famille a fui la Syrie en guerre pour trouver refuge en Turquie. Une semaine inoubliable, accueillis si chaleureusement par cette famille incroyable. Je passerai beaucoup de temps à discuter avec Lina, une des filles de Mohamed qui parle un peu anglais, échangeant sur nos mœurs et traditions alors que Fred suit le père de famille comme son ombre en apprenant plus, chaque jour, sur sa vie !

Pendant ces quelques jours à Sanliurfa, nous avons découvert une communauté syrienne réfugiée en Turquie, remplie de solidarité, d’humanité et d’hospitalité. Ils nous ont ouvert leurs portes, leurs bras, leurs cœurs et nous ont tout donnés alors qu’ils ont quasiment tout perdu, sans rien attendre en retour mis à part de ne jamais les oublier… Impossible de les oublier ! Leur rencontre est l’une des plus belles choses qui nous est arrivée en durant ce voyage.
Les pays du Caucase : une belle surprise !
Le Caucase est situé entre La Turquie et la Russie. À la fin de l'URSS, trois pays ont obtenu leur indépendance, non sans mal : La Géorgie, L’Arménie et l’Azerbaïdjan. Avant d’aller en Iran, nous avons fait le détour pour visiter ces petits pays qui titillaient notre curiosité !
La Géorgie : terre de randonnée
Pour les fans de randonnées que nous sommes, la Géorgie s’est révélée être un terrain de jeu idéal grâce notamment à ses trois parcs nationaux. Nous sommes restés une dizaine de jours dans celui de Svaténie, frontalier de la Russie et qui abrite des sommets culminants à 5000m. De plus, cette région de Géorgie étant accessible par une seule route plutôt tumultueuse, uniquement en été, elle échappe au tourisme de masse. Glaciers, cascades, lacs, villages typiques entourés de sommets enneigés, la Svaténie nous a offert de belles randonnées et de magnifiques paysages… Et une dose d’adrénaline le jour où on a emprunté un chemin de montagne que l’on pensait être une route principale !

Au moment de faire demi-tour, l’exercice fut périlleux entre le capot qui embrassait la montagne et les roues arrière qui frôlaient le ravin. Mais avec calme et dextérité, Fred nous a sortis de ce mauvais pas qui nous a laissait cette petite leçon : en Géorgie les axes principaux sont rares et desservent uniquement les grandes villes. Les autres « routes » sont des chemins.
Nous avons aussi apprécié la capitale Tbilissi, un savant mélange entre authenticités avec sa vieille ville, ses façades décrépies, des quartiers modernes qui n’ont rien à envier aux capitales européennes, des endroits branchés avec du street art et des concepts alternatifs. Tbilissi est d’ailleurs en train de devenir une destination idéale pour les digital nomads.
La Géorgie est une destination parfaite pour voyager en van, et aussi le pays où nous avons rencontré pour la première fois Shams qui deviendra notre compagnon de route jusqu’en Inde par la suite.

L’Azerbaïdjan : expérience de voyage
Si ce pays ne nous a pas marqués par ses visites, nous ne sommes pas prêts d’oublier notre expérience de voyage en Azerbaïdjan.
Tout a commencé par une erreur de notre part : nous nous sommes pointés à la frontière sans Visa ! Notre passeport européen étant un véritable « passe-partout », nous avions oublié la nécessité de faire un visa, un e-visa en l’occurrence, pour voyager dans certains pays. Nous avons payé un peu plus cher, mais nous avons obtenu le papier dans la journée.
De l’Azerbaïdjan nous nous rappelons :
- Sa capitale Bakou dont l’architecture ultra moderne semble vouloir rivaliser avec des villes comme Dubaï.
- Ses richesses dans son sol entre les puits de pétrole et ses volcans de boue crées par la forte dose de gaz dans la terre
- Sa population intriguée par notre présence. Il faut dire que notre couple métissé ne passe pas inaperçu ! Certains nous prenaient en photos ou nous filmaient en pensant être discrets…
- Notre journée au commissariat, car nous avions, apparemment, passé une nuit dans un endroit où on n’aurait pas dû alors que nous nous étions renseignés auprès des locaux au préalable. Résultat, nous avons gagné un interrogatoire, enchaînant le thé, les petits gâteaux , les traducteurs et en étant invité par le chef de la police en personne au restaurant de la ville. Bon, nous n’avions rien à nous reprocher, mais nous avons senti que l’Azerbaïdjan était un pays sous surveillance.

L’Arménie : un pays touchant
L’Arménie est un pays qui nous a touchés par son histoire et sa population. Il faut savoir que 90% du territoire s’élève à plus de 1000m d’altitude ce qui permet de jolis reliefs. Nous n’oublierons pas la randonnée incroyable pour atteindre le sommet le plus haut du pays, j’ai nommé le mont Aragat. Au point culminant la vue à 360°C est magique avec en ligne de mire le grandiose Mont Ararat, pointant son pic enneigé au-dessus d’un halo de nuage. Une fois redescendue nous apprenons que la randonnée est déconseillée sans guide pour cause de mauvais balisage et de la présence d’ours. Deux semaines plus tôt, des randonneurs ont été attaqués…
Nous n’oublierons pas les monastères toujours idéalement situés dans un joli décor. Nous n’oublierons pas toutes nos randonnées ni la capitale Erevan dégageant une atmosphère si spéciale. Et surtout nous n’oublierons pas les Arméniens, leur sourire et leur accueil chaleureux. Nous avons d’ailleurs une pensée spéciale pour ce peuple qui a tant subi et qui subit encore. Aujourd’hui, les Arméniens sont en conflit avec l’Azerbaïdjan soutenu par le gouvernement turc et israélien dans une guerre de territoire qui a déplacé les habitants d’une région entière et tué des milliers de personnes.

L’Iran : chaleur humaine
Depuis que nous voyageons, nous avons traversé quelques pays, mais c’est la toute première fois que nous visitons un pays comme l’Iran. Des paysages magnifiques, des villes nous plongeant dans le décor des Milles et une nuit et une population championne du monde de l’accueil. Comme le dit si bien Fred « Nous avons déjà rencontré des gens chaleureux mais un pays entier… » ! Pourtant l’Iran a mauvaise réputation au point qu’une certaine Iranophobie est née. Il est important de souligner qu’un gouvernement ne représente, pas toujours une population (malheureusement) et c’est particulièrement le cas des Iraniens !
Nous ne comptons plus les invitations à partager un thé, une visite, un repas et même une ou plusieurs nuits chez les gens. Nous avons vécu des moments inoubliables avec les Iraniens, heureux de voir des étrangers venus découvrir leur pays, leur culture, leur tradition. Pour ce peuple, qui ne peut sortir de son pays, c’est l’occasion de montrer, de partager, ce qu’est vraiment l’Iran.

Nous avons traversé le pays du Nord au sud puis d’ouest en est en longeant la côte du golfe persique pour rejoindre la frontière pakistanaise. Nous avons passé Noël sur une plage, au pied d’une mosquée, avec d’autres voyageurs auxquels nous avions donné rendez-vous. Nous avons fêté le Nouvel An au milieu du désert magique de Dacht-e Lout avec ses incroyables sculptures de pierres… nous avons escaladé une montagne de sel, déniché des spots pour dormir uniques, fait le plein d’essence pour quelques euros, assisté à un mariage, vécu les manifestations des Iraniens contre le gouvernement qui a répondu par la force et décidé de couper internet dans tout le pays pendant trois semaines !
Nous avons ressenti un ras-le-bol général d’une population étouffée dont le souhait le plus cher est de pouvoir de nouveau rêver !
L’Iran est un pays unique avec une population incroyable qui nous laisse de merveilleux souvenirs de voyage sur la Route de la soie.

Le Pakistan : la panne
En arrivant au Pakistan par la route, nous sommes dans l’obligation d’être escortés par des militaires. Le gouvernement pakistanais a mis cela en place pour la traversée du Balouchistan, une région considérée sous tension, même si, après notre passage nous comprenons mieux la situation des Baloutches… mais cela est une autre histoire. Pour ce moment important du voyage, nous avons décidé de rester en convoi avec notre ami Shams et un couple d’Autrichiens rencontré plus tôt et qui voyage en moto.
Normalement, il faut compter quatre à cinq jours d’escorte qui se déroulent en enchaînant les check-points auxquels tu dois montrer des papiers en règle (passeport, visa, photo). Tous les vingt kilomètres les gardes du corps se relaient. Suivant les zones, nous pouvons ressentir si les militaires sont sous tension ou plutôt décontractés en nous proposant thé et une séance photo.
La première étape de notre convoi qui consiste en trois cents kilomètres se déroule sans problèmes particuliers si ce n’est la nuit sur le parking d’un hôtel crasseux, miteux où même un cafard aurait peur de s’aventurer, tenu par un gérant peu scrupuleux qui essaye de se faire de l’argent sur le dos des étrangers de passage qui n’ont aucun autre choix que son hébergement. Nous avons la chance de pouvoir dormir dans nos vans contrairement à nos amis autrichiens.

La suite de notre escorte va être une véritable aventure. Des pluies diluviennes abîment la route et créent des rivières. Nous en traversons une dizaine avant que notre Pépette se stoppe net au milieu de l’eau. Nous ne le savons pas encore, mais cette mésaventure signe la fin de notre moteur. Notre ami Shams nous sort de ce mauvais pas et, après une nuit coincée à un check-point au milieu de nulle part, nous rejoignons Quetta, nos deux vans sanglés l’un à l’autre, traversant des routes sinueuses de montagne, les deux chauffeurs mettant au point un langage des signes pour accélérer ou ralentir.
Ces kilomètres sont stressants, dangereux et fatigants mais nous finissons par atteindre la station de police de Quetta en pleine nuit. Alors que les voyageurs habituels y font juste un arrêt, nous y restons deux semaines en attendant de pouvoir réparer, du moins démarrer notre van dans des conditions climatiques hivernales avec neige et température descendant sous dix degrés. Heureusement notre ami Shams décide de rester avec nous... Un véritable soulagement !
Aussi, nous faisons la connaissance de Saïd, le militaire qui garde la porte du commissariat et l’un des seuls qui parlent anglais. Ce petit homme au sourire sans faille sera d’un soutien quotidien et d’un réconfort inégalable en nous apportant chaleur, thé, samossas, bonnes paroles et en nous guidant vers les bonnes personnes pour avoir des réponses à nos questions.

Nous finissons par reprendre la route, la boule au ventre, car nous sentons que notre van ne roule plus aussi bien qu’avant. Non sans mal, nous atteignons la grande ville de Lahore où nous sommes accueillis sur le terrain du club de moto de la ville. Dans cette ville se mélangent tradition et occidentalisation. Nous y vivons des moments hors du temps : mariage, inauguration d’un rallye, fête de l’orange et évènement en tout genre où nous sommes clairement traités comme des stars. Nous en oublions presque les problèmes mécaniques de Pépette jusqu’au moment de repartir…
Même si nous n’avons pas été dans les meilleures conditions pour visiter le Pakistan, ce pays et sa population accueillante nous ont donné une envie : y revenir pour mieux le découvrir !
Inde : ligne d’arrivée
Nous y voici, la dernière frontière terrestre de cette Route de la soie en van aménagé. Mais nous ne la traversons pas sereinement à cause de notre véhicule qui montre de gros signes de fatigue en s’arrêtant tous les cinquante kilomètres. Surtout que nous sommes à Armristar au nord-ouest de l’Inde et que nous devons rejoindre Pondichéry au sud-est… soit plus de 3000km !
Après 500km en Inde notre moteur décide de nous lâcher totalement dans un coin perdu du Rajasthan. Nous finissons donc la route jusqu’à Pondichéry en van mais dans celui de notre ami Shams qui est encore là pour nous venir en aide. Pépette quant à elle termine sa route dans un camion-container après que l’on est réussi à rejoindre la ville de Jaipur remorquée pendant 10h pour faire 100km, par une dépanneuse qui ne connaissait pas la route et qui a fini par tous nous ensabler !

Mais tout est bien qui finit bien et après une colocation d’une semaine à trois et un chat dans un van nous atteignons la destination de notre route de la Soie : notre chère Pondichéry. Nous sommes rejoints par trois couples d’amis et nos parents, dont ceux de Caro qui nous font la surprise de leur venue. Ce mariage en Inde termine ce périple en apothéose et il est placé sous le signe de l’émotion.

Notre van aura tenu sa promesse en nous amenant jusqu’en Inde et Fred a réalisé son rêve d’enfant en rejoignant La France à son pays d’origine par la route !

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Rédactrice en chef du site Voyager Loin. Passionnée par le voyage, je vous emmène avec moi dans une belle aventure à la découverte de notre planète ! Baroudeuse 2.0 et apprentie aventurière, je suis une ultra connectée qui prend le temps de déconnecter devant la beauté du monde.