Un Cinéma Abandonné Dans le Désert de Sinaï en Egypte
Comme si un auditorium était sorti des profondeurs du désert de Sinaï, un cinéma abandonné s'érige devant nous et attend patiemment des spectateurs qui ne viendront sans doute jamais. Vous serez facilement pardonné de ne pas faire confiance à vos yeux devant ce mirage dans la chaleur du désert égyptien.
Kaupo Kikkas
Cet extraordinaire cinéma en plein air a été capturé par Kaupo Kikkas, photographe plusieurs fois récompensé qui nous explique l'histoire de lieu mystique. D'après le photographe estonien, ce cinéma aurait été construit par un homme d’affaires français inconnu et “farfelu” à qui le cannabis local serait monté à la tête.
Kaupo Kikkas
Dans les années 30 ou 40, ce français aurait eu l'idée folle de concevoir ce cinéma en plein désert. Après avoir acheté une centaine de chaise en bois venant d'un vieux cinéma du Caire, il réalisa son rêve et mit tout en oeuvre pour que son projet soit une réussite. Le jour de l'inauguration en grande pompe, c'est le drame et le générateur électrique explosa. Alors que certaines sources évoquent des autorités locales peu favorables à une telle initiative, il semble fort à parier que les équipements aient été sabotés.
Après cette inauguration ratée du cinéma, plus de nouvelles. Le lieu resta en l'état et inchangé durant des décennies jusqu’à ce que Kaupa Kikkas sorte des chemins touristiques traditionnels pour immortaliser ce lieu sans vie.
Kaupo Kikkas
Il explique également la difficulté de ses recherches dans une zone où la menace terroriste reste présente :
Il est interdit d’aller dans le désert du Sinaï si vous ne faites pas partie d’un programme touristique organisé. Ces “tours” vous font toujours visiter les mêmes endroits alors qu’il y avait une route qui, à moins de deux miles, amenait au cinéma.
Je pense que la plupart des locaux connaissent ce lieu mais, à cause de la confusion qu’il existe entre ce Français, le gouvernement local et les Bédouins, personne n’en parle.
Kaupo Kikkas
Le lieu a été surnommé "la fin du monde du cinéma" où le rêve d'un français un peu fou se perd entre la réalité et la fiction. Le photographe conclu en espérant que "Peut-être un jour il reviendra".