Le plus célèbre propriétaire de zoos britanniques prend une décision exemplaire
Amoureux de voyages, du monde et de ses hôtes, je tenais à vous faire partager ceci. Damian Aspinall est le fils d’un grand propriétaire de zoos britanniques décédé en 2000 : Joey Aspinall. Devenu l’héritier, il s'est notamment fait connaître en relâchant Kwibi, un gorille né en captivité.
Il y a quelques semaines, l’héritier a annoncé qu'il souhaitait la fin des zoos, en affirmant qu'il était inadmissible de détenir des animaux en captivité sans aucune possibilité de retrouver la vie sauvage.
Damain Aspinall est donc très bien placé pour savoir ce qui se fait dans les zoos. Dans une interview donnée à l'Express, il déclare vouloir faire interdire tous les zoos :
"80% des animaux détenus dans les zoos n’appartiennent pas à des espèces en voie de disparation. Un véritable défenseur de l’environnement et des animaux ne veut pas de zoos. Il y a toujours cet argument de l’éducation mais c’est un non-sens total. Il serait souhaitable que d’ici 20 à 30 ans les zoos disparaissent ou alors fassent un véritable travail de conservation en ne gardant que des animaux en voie de disparition.
Les zoos sont pris au piège car ils ont besoin d’avoir du public sinon ils font faillite, et le seul moyen d’attirer les gens est de proposer toute une variété d’animaux. Mais si les zoos s’occupaient à faire ce qu’il y a de mieux pour les animaux, et non pas ce qui est le mieux pour les visiteurs, ils seraient très différents. Ces spectacles d’animaux dans les zoos me rendent malade, pour moi un animal n’est pas là pour nous divertir. Nous sommes supposés être l’espèce intelligente, nous valons mieux que cette utilisation des animaux pour amuser nos enfants. Ce n’est pas juste. Nous devons reformater la mentalité du public et supprimer progressivement les zoos. Et le gouvernement a un rôle à jouer dans tout cela".
Entre 3 000 et 5 000 animaux de zoos euthanasiés chaque année
Pour information, la BBC a récemment eu accès aux registres des zoos qui sont affiliés à l’EAZA (Association européenne des zoos et aquariums) et les chiffres révélés sont plus que macabres.
En effet, ce serait entre 3 000 et 5 000 animaux en bonne santé qui seraient euthanasiés chaque année en Europe, pour une "bonne gestion des espèces". Ces chiffres englobent toutes les espèces, mais il s’agit selon Simon Tonge, co-président de l’EAZA, de "quelques centaines tout au plus" d’animaux comme les girafes, les zèbres, les lions ou les ours.
L'euthanasie, une bonne méthode de régulation ?!
Toujours selon ce cher M. Tonge, l’euthanasie est "une bonne méthode de régulation des populations" et il se justifie : "De 10 à 15% de la population considère que le pire acte qu’un être humain puisse commettre, quelles que soient les circonstances, c’est de tuer un animal. La majorité des gens conçoivent cependant parfaitement qu’il faille euthanasier un animal pour s’en nourrir ou pour réguler les populations."
Ce photographe capture la souffrance des animaux dans les zoos
Au passage, je tenais à vous faire partager le travail saisissant de Gaston Lacombe, qui a capturé la vie d'animaux dans les zoos du monde entier.
Comme il est dit un peu plus haut, beaucoup de zoos n'existent uniquement que dans le but de faire de l'argent. Il ne s'agit pas ici de réserves naturelles, mais de simples et vulgaires vitrines où sont "exposés" les animaux. Des espaces ridicules loin, très loin de ce à quoi ils pourraient prétendre dans leur milieu naturel.
"Les images ont été prises sur 5 continents, dans 9 pays dont les Etats-Unis et le Canada. Beaucoup de gens supposent que de ce genre de photos ne peuvent pas venir d'Amérique du Nord, mais environ la moitié d'entre elles le sont. En fait, j'ai vu certains des pires habitats des animaux aux Etats-Unis et au Canada".

L'artiste reconnaît que certains zoos font des efforts depuis quelques années concernant l'amélioration des conditions de vie des animaux, mais garde un avis bien tranché sur ces lieux d'exposition qui ne sont "rien de plus que des lieux de torture qui doivent être fermés"Un travail saisissant qui nous ouvre un peu plus les yeux sur "l'utilité" de ces lieux d'exposition. Amoureux de voyages, de notre monde et de ses hôtes, espérons que ce message rentrera dans les mentalités, et que nous prendrons bientôt pour des fous nos ancêtres qui tuaient ces animaux sans aucune utilité.