Avec son livre « L'appel du bout du monde », Justine retrace son grand périple de 4 ans à travers le monde
Après 4 années passées sur les routes du monde, Justine vient de publier son premier livre « L'appel du bout du monde » qui retrace ses voyages aux quatre coins de la planète. Retour sur le parcours d'une baroudeuse des temps modernes qui tend à inspirer les autres à suivre leur rêve.
Une aventure avec un grand A
« En 2015, j'étais enfin devenue sapeur-pompier de Paris, mon rêve d'enfance. Pourtant, entre une déception professionnelle et un désir intense de découvrir le monde, je décide de partir en sac à dos pour répondre... à cet appel du bout du monde.
Le voyage m'emmène en Asie, en Océanie, en Amérique, mais surtout au bout de moi-même. D'abord partagé et en stop, le voyage devient ensuite solo et à vélo, j'apprends à prendre confiance en moi et à faire confiance à l'autre et en l'avenir.
5 ans plus tard, un livre retraçant ces quelques années vient de sortir en librairie en espérant inspirer d'autres personnes à réaliser leur rêve.»
À l'âge de 24 ans, Justine décide de tout quitter pour partir faire un tour du monde... à durée indéterminée ! À travers les routes, elle explore en sac à dos, en stop ou en vélo les multiples pays et différentes cultures. Au fil du temps, elle se découvre une force intérieure pour aller au-delà de ses peurs et découvrir une autre facette du voyage qui va profondément la changer.

En octobre 2020, elle a sorti son livre « L'appel du bout du monde » pour raconter sa grande aventure et donner envie aux autres de parcourir la planète et poursuivre leurs rêves.
À cette occasion, la rédaction de Voyager Loin est allée à la rencontre d'une nana pas comme les autres, qui à force de courage et persévérance a su tirer de grandes leçons d'une aventure hors du commun.
L'interview de Voyager Loin
VL : Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

VL : Quel a été le déclic pour quitter ta vie confortable et te lancer dans ce périple sur les routes du monde ?
C'est un mal-être professionnel, dans le monde très particulier des sapeurs-pompiers de Paris dont les valeurs ne me correspondaient pas, qui m'a poussé à sauter le pas. J'ai saisi l'opportunité de cette déception professionnelle pour en faire le coup de pouce qu'il me fallait pour partir à l'aventure !
VL : Comment se prépare-t-on à un voyage d’une si grande ampleur ?
Pour être honnête, comme vous pourrez le découvrir dans le livre, j'ai toujours pris mes décisions de manière très impulsive, sans beaucoup de préparation. Plus j'essayais de préparer, plus je procrastinais et plus la tâche me paraissait immense et insurmontable. J'ai donc décidé de tout plaquer du jour au lendemain avec un aller simple en voyant au jour le jour ce que la vie me réservait comme surprises...

VL : Est-ce difficile de voyager seule ? As-tu eu des doutes à un moment donné ?
La première partie du voyage a été partagé avec mon compagnon de l'époque et j'ai ensuite continué le chemin seule. Les deux expériences étaient très belles mais, je dois avouer qu'une fois la peur surmontée, voyager seule est une expérience extraordinaire : je me suis découvert des ressources insoupçonnées et j'ai vraiment pris confiance en moi en découvrant ce dont j'étais capable.
Je pense que pour la plupart des voyageurs solos (hommes comme femmes), les débuts sont hésitants puis on se découvre, on va vraiment au bout de soi-même et on repousse ses limites. J'ai bien sûr eu des doutes (presque tous les jours ahah !) mais les bénéfices étaient bien trop importants pour laisser tomber...

VL : Tu as décidé de faire du stop et du vélo, pourquoi as-tu choisi ces deux moyens de locomotion ?
J'ai commencé par un voyage en sac à dos classique mais j'ai vite été frustrée car il me paraissait assez difficile de sortir des sentiers classiques touristiques. Le stop a été un moyen de partager des moments extraordinaires avec les locaux, car le stop représente, à mon sens, un accélérateur de relations sociales, en sortant des sentiers battus. Être vulnérable et demander de l'aide, reconnaître que l'on a besoin de l'autre est d'abord difficile puis libérateur et vecteur de moments inoubliables! Oser tendre le pouce était d'abord difficile jusqu'à ce que je comprenne tout ce que ce geste pouvait enclencher comme moments uniques.
Le voyage à vélo est venu par la suite et il reste, jusqu'à maintenant, ma manière de voyager préférée ! Dépasser ses limites, les repousser un peu plus chaque jour, ressentir un tel bien-être physique au contact de la nature est simplement extraordinaire! Le vélo permet de ne pas simplement aller d'un point A à un point B, mais de voir tout ce qu'il y a au milieu, de loin le plus intéressant à mes yeux ! Être à vélo respecte aussi mes valeurs écologiques et ma conscience environnementale.

VL : Le voyage est connu pour changer les gens : étais-tu à la recherche de quelque chose ? Si oui, l’as-tu trouvé ?
Quand je suis partie de France, j'étais à la recherche de moi-même, ce périple est d'ailleurs vite devenu un voyage initiatique... J'étais à la recherche de liberté, d'une vie différente, atypique, le quotidien m'a toujours terrifié. J'ai toujours eu la sensation que ma vie était plus longue en voyage et je pense que c'est pour espérer arrêter le temps, ou en tous cas le ralentir, que j'ai voulu partir. Grâce au voyage à vélo, je me suis prouvée que je pouvais devenir l'aventurière que j'avais toujours voulu être... J'ai hâte de continuer dans cette voie.
VL : Quel est ton meilleur souvenir ? Et le pire ?
Les meilleurs souvenirs sont les moments de pur bonheur, de joie intense, de liberté démesurée que m'a offerts le voyage à vélo. Je n'ai jamais retrouvé ces instants grisants avec aucun autre type de mode de transport. Être à vélo met à l'aise ses interlocuteurs, c'est un vecteur de rencontres. Le pire souvenir serait quand j'ai repris la route seule. J'étais angoissée, perdue, apeurée, mais petit à petit, de jour en jour, j'ai pris confiance et j'ai appris à repousser mes peurs et à profiter de cette nouvelle vie.

VL : La route est peuplée de rencontres, quelle a été la meilleure à tes yeux ?
Il faut bien sûr que je parle de la rencontre avec mon fiancé, américain, dont j'ai croisé la route à Washington DC, pendant ma traversée de la côte est des États-Unis à vélo. Nous avons ensuite vécu ensemble à La Barbade et en Floride. Je l'ai initié depuis à ma manière de voyager : nous avons découvert ensemble le Pérou et la Bolivie.
L'autre rencontre qui m'a énormément bouleversé est celle d'un porteur de soufre, un travail éreintant, sur le Kawah Ijen, un volcan en Indonésie. Le voir gravir cette montagne, pleurant, pieds nus, transportant un poids inhumain sur ses épaules, m'avait brisé le coeur. Nous avions ensuite passé une journée inoubliable en nous baignant innocemment, tels deux enfants, dans une rivière voisine où il avait retrouvé le sourire.

VL : Parmi tous les pays que tu as traversés, lequel t’a le plus marqué ? Quels paysages autres t’ont littéralement coupé le souffle ?
Le pays qui m'a, de loin, le plus marqué est le Myanmar. J'ai vraiment eu la sensation de faire un voyage dans le temps et les rencontres y ont été incroyables, d'une pureté et sincérité rare ! C'est un pays tellement authentique ! Le Grand Canyon aux États-Unis, les lagons en Nouvelle-Calédonie ou encore le Machu Picchu ont été des lieux qui m'ont émerveillé, même si j'ai eu bien plus le souffle coupé par la générosité d'inconnus qui m'ont ouvert leur porte et leur coeur durant mon voyage.
VL : As-tu une anecdote cocasse à nous partager sur l'un de tes voyages ?
La barrière de la langue et les problémes de traduction peuvent parfois nous jouer de drôles de tours. Quand, dans une voiture qui m'avait pris en stop à Taiwan, le conducteur insistait sur le fait qu'il voulait me manger en me regardant avec des yeux patibulaires, je commençais à ne pas être très à l'aise. Apparemment, Google Traduction n'était pas très à jour, le conducteur voulait simplement m'inviter à manger !

VL : Si tu devais repartir demain, que changerais-tu ?
Je partagerais, dès le début, mon voyage et mes découvertes avec des enfants hospitalisés, comme je l'ai fait pour la deuxième partie de mon voyage à vélo. Avoir un fil rouge, « une mission » aide à garder ce sentiment d'utilité pour les autres qui m'avait manqué au départ.
VL : Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui veulent aussi se lancer dans un tour du monde ?
Ne réfléchissez pas trop, ne vous trouvez pas d'excuses, il y aura toujours des choses qui vous retiendront, prévoyez un minimum et le reste viendra avec le temps. Comme me le répète souvent une amie plus sage que moi: « l'argent revient, mais pas le temps ». Osez et vous ne le regretterez pas ! Tout ce dont vous avez toujours rêvé est de l'autre côté de la peur :)

VL : Pour résumer ton aventure, pour toi le voyage c’est… ?
Mettre de nouvelles lunettes sur le monde, avoir un regard neuf, frais, pur. Le voyage nous rend humbles et surtout il nous prouve qu'il faut voir l'autre comme un futur ami et non pas comme une menace potentielle ! Les rencontres font les voyages, elles bousculent nos acquis et nous permettent d'évoluer, de grandir, d'apprendre. La peur de l'inconnu nous empêche trop souvent de réaliser nos rêves alors sautons vers l'inconnu car c'est là-bas que l'on trouve les plus belles surprises de la vie :)

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Pour se procurer son livre : https://livre.fnac.com/

Rédactrice en chef du site Voyager Loin. Passionnée par le voyage, je vous emmène avec moi dans une belle aventure à la découverte de notre planète ! Baroudeuse 2.0 et apprentie aventurière, je suis une ultra connectée qui prend le temps de déconnecter devant la beauté du monde.