9 Inconvénients d'être un pilote d'avion, et un avantage qui vaut tout les inconvénients du monde
Nous sommes beaucoup à avoir déjà rêvé d'être pilote de ligne, un métier à priori fabuleux qui a toujours fait envie aux petits comme aux grands. Mais être pilote de ligne est-il réellement un métier de rêve ? Pas si sûr...
À en croire Louis Graham, pilote de ligne professionnel et rédacteur pour le site Matador Network, malgré quelques inconvénients non-négligeables, ce métier n'est malheureusement pas aussi cool que l'on veut bien nous laisser le croire. Celui-ci nous confie son expérience de pilote chevronné dans une auto-interview destinée à démystifier certains fantasmes autour du métier de pilote d'avion de ligne. © Estefania Marco Photografy
1. Nous ne gagnons pas autant d'argent que vous le pensez
En mai 2014, le revenu moyen d'un pilote était de 55000€ par an. Mon salaire la première année avec les compagnies aériennes, sur la base de l'aéroport international JFK de New York, était de 15500 €. C'est pour cela que les pilotes se jettent sur les petits déjeuners continentaux quand ils sont gratuits. L'époque où l'on gagnait plus de 200000 € par an en ne travaillant que 5 jours par semaine a été révolu en même temps que la cigarette dans les avions...
2. Nous ne voyons nos familles que rarement
Sur un mois de 30 jours, un pilote de ligne, en moyenne, ne travaille que de 12 à 15 jours. Mais quand on sait que la plupart des pilotes doivent se rendre à l'aéroport de départ, cela peut représenter un voyage de quatre à six jours en plus. Si un pilote reçoit deux missions d'affilée avec trop peu de temps entre les deux pour rentrer à la maison, il ou elle pourrait ne pas voir sa famille pendant des semaines.
3. Ce n'est pas parce que nous voyageons vers des pays exotiques que nous les voyons
Une fois, un ami m'a demandé à quoi ressemblait Belfast en Irlande. J'ai répondu : "Cleveland". Parce que la plupart du temps, les escales sont si courtes que tout ce que nous voyons c'est notre hôtel avec vue sur l'aéroport avec juste assez de temps pour prendre une douche, manger, nous reposer, et être prêt pour le lendemain.
4. Nous détestons les retards autant que vous
Les pilotes détestent retards pour deux raisons : d'abord, comme indiqué ci-dessus, les temps d'arrêt sont restreints. Le temps passé en retard signifie simplement qu'il y aura moins de temps pour réellement explorer ou se détendre une fois que vous atterrissez. Deuxièmement, les pilotes sont payés sur la base des réelles heures de vol. Donc le temps passé en retard signifie que vous êtes au travail, mais pas payés.
5. La communauté des pilotes n'est pas aussi soudée que l'on croit
Il y a une idée fausse mais très répandue qui veut que tous les pilotes se connaissent. La vérité est que la plupart des pilotes d'une même compagnie aérienne ne se connaissent même pas. Quand vous arrivez en poste, le capitaine et le premier officier se serrent la main, et il y a de grandes chances pour que ce soit la première fois qu'ils se rencontrent. Et après 30 heures en l'air et quatre jours sur la route, ce sera probablement la dernière fois que vous vous verrez.
6. Il faut être extrêmement prudent avec l'alcool
Le temps d'attente pour un pilote entre son dernier verre et l'entrée dans un cockpit est compris entre 8 heures et 12 heures selon les compagnies. Donc lorsque l'escale est déjà assez courte, que les prix des bars où nous logeons oublient que nous ne gagnons pas tant d'argent que cela (s'en référer au #1) et la menace d'un alcootest à n'importe quel moment en poste, tout ceci persuade la plupart des pilotes d'attendre le retour à la maison avant même de toucher à une simple bière.
7. Bien que nous pouvons voler gratuitement pendant nos jours de repos, ce n'est pas si génial que cela en a l'air
Après 25 jours de vol, la dernière chose que l'on souhaite est de remonter dans ces énormes tubes de métal ! De plus, ce n'est pas vraiment un billet confirmé que l'on vous propose, mais plutôt de remplir un siège vide en cas d'appareils non remplis. Autant vous dire que pour prévoir des vacances, c'est pas si simple.
8. Oubliez les célébrations en famille
Evidemment les jours les plus chargés en vols sont les jours de vacances. Pendant que votre famille ouvre ses cadeaux en dégustant un bon lait de poule, vous êtes dans un hôtel avec vue sur l'aéroport à chercher le seul restaurant ouvert ces jours là. Oubliez les anniversaires et les fêtes à la maison.
9. En vol, nous nous ennuyons encore plus que vous
Selon les règles, nous n'avons pas le droit aux objets électroniques, ni à la lecture en cockpit, mis à part les manuels de vol ! Tandis que les passagers se détendent à lire des magazines achetés pour tuer le temps, nous regardons les aiguilles, les jauges, mais surtout les minutes qui passent. Et si vous n'avez pas tout à fait d'atomes crochus avec votre copilote, un vol de 6 heures peut devenir très très long.
L'avantage qui éclipse tous ces inconvénients !
Une nuit, j'étais sur un vol entre Calgary et Belfast. Alors que nous commencions à traverser l'océan, toute une série d'orages à commencer à se former. Les explosions de lumières rivalisaient largement avec les plus beaux feux d'artifice du monde. Et soudain, sans prévenir, une lumière verte à commencer à remplir tout l'horizon, c'était les aurores boréales qui commençaient aussi leur propre spectacle. Nous avons vécu deux magnifiques phénomènes naturels l'un après l'autre, et là mon copilote m'a dit : "Et bien, voilà pourquoi nous faisons ce que nous faisons".
Source : Matador Network