415 jours, 6 pays, 55000 km sur terre, 2000 km en mer, 11 aéroports et 70h de vol !

12 novembre 2011, quelque part dans le bush australien : capot ouvert, je suis sur le bord de la route, le radiateur de mon 4x4 fuit. J’observe, j’analyse… « Hey mate ! » « What ? ». Je me retourne et tombe nez à nez avec le stéréotype australien. Un homme de la quarantaine, grand, costaux, tatoué, avec un accent incompréhensible. « Your head gasket is dead ». Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Je cherche dans mon dictionnaire, rien, je sors mon smartphone, direction google trad et là : head gasket=joint de culasse. Aie, ça risque de faire mal… Je répare ma fuite comme je peux et me dirige vers le garage le plus proche. Finalement, ce n’était que le joint du bouchon de mon radiateur qui était mort.  Le début de mon voyage au bout du monde a bien failli me coûter cher. Mais comment j’en suis arrivé là ? Novembre 2010, Brest : je reçois mon diplôme d’ingénieur après cinq années de vie bretonne, la délivrance ! Si on peut dire… Toujours dans les études, je poursuis en Corse par un master dans les énergies renouvelables. Je valide celui-ci par un stage sur Paris en tant qu’ingénieur d’affaires dans l’éolien terrestre et en mer. Nous sommes alors en septembre 2011, mon entreprise me promet monts et merveilles mais vu la conjoncture actuelle, sans aboutissement. C’est alors, mes deux diplômes en poche, que je me demande ce que je vais faire. Depuis quelques années je rêve de voyages et d’aventures, notamment d’aller me « balader » en Australie. Après réflexion, c’est le moment ou jamais, ma décision est prise, je partirai pour le bout du monde (non je ne retourne pas à Brest), je m’en vais en terre australe. Célibataire, sans emploi, rien ne me retiens, si je veux vivre l’expérience d’une vie c’est maintenant. 

Adelaïde - Australie 

En quelques semaines, je débloque des fonds (environ 5000 euros), réserve un billet d’avion aller simple, obtiens en quelques minutes mon visa vacance-travail, remplis mon sac-à-dos et je suis fin prêt pour l’aventure. Je m’envole vers Sydney le 1 novembre 2011. Je débute mon périple par une visite d’une journée à Shanghai et débarque enfin en Australie après une trentaine d’heures de vol. En une semaine j’achète un 4x4 que j’aménage, ce sera ma maison pour un an. Je règle toute la paperasse et les grandes étendues australiennes sont enfin à moi.  

Les Grampians - Australie 

Je suis parti de Sydney dans le but de faire la grande boucle, c’est-à-dire le tour complet de l’Australie en passant par la Tasmanie puis une bifurcation vers le centre rouge avant de rattraper la côte Est et de redescendre vers Sydney. Ce que je n’avais pas prévu, c’est un détour de deux semaines en Indonésie (pour le plaisir !). Je vis de petits boulots dans les champs : ramassage de fruits et légumes, travaux viticoles. Les jobs les moins bien payés d’Australie mais qui me rapportent tout de même environ 500 euros par semaine. De quoi économiser pour voyager à nouveau. J’ai travaillé 4 mois pour 14 mois de voyage : plutôt honnête. J’ai par la suite décroché un poste d’ingénieur d’affaires dans le BTP au nord de l’Australie. C’est ce job qui m’a permis de voyager un bon bout de temps sans bosser. En effet je touchais 2000 euros par semaine pour une soixantaine d’heures de travail. J’imagine qu’il vous est difficile d’y croire en tant que travailleurs français mais c’est bien la réalité !  Quelques sous de côté et ayant réalisé une plus-value de 3000 euros sur la vente de ma voiture, je décide d’étendre la durée de mon voyage : direction la Nouvelle-Zélande pour un mois puis la Thaïlande, le Laos et le Cambodge pendant deux mois. Au final, ce voyage en quelques chiffres c’est : 415 jours, 6 pays, 55000 km sur terre, 2000 km en mer, 11 aéroports et 70h de vol.

Île Kangourou - Australie A travers ce voyage, j’ai pu contempler des paysages magnifiques, me baigner dans des eaux turquoises, nager avec des dauphins et poissons tropicaux, grimper des montagnes, gravir des volcans, traverser des déserts, explorer des canyons, marcher sur des glaciers, naviguer dans des fjords, sauter en parachute au-dessus de la grande barrière de corail, me balader à dos d’éléphant, jouer avec des crocodiles, descendre en cage au milieu des grands requins blancs, sauter à l’élastique de 134m… Mais tout ceci à un prix et se mérite. Il faut se donner les moyens pour vivre ces choses formidables. C’est loin d’être facile tous les jours.  

Nager avec le Grand Requin Blanc Beaucoup de gens pensaient que j’étais en vacance pendant plus d’un an et que je faisais bronzette sous les cocotiers, ce n’était pas vraiment le cas. Je travaillais dur pour voyager. L’Australie est un pays où la vie est chère. Le voyage était planifié et le budget définis à l’avance, chaque étape requérait une certaine somme. Je me devais par n’importe quel moyen de gagner cet argent sinon le voyage se terminait et c’était retour en France. Et ce n’était pas si facile, même avec un diplôme d’ingénieur il m’était difficile de trouver un job pour ramasser des pommes…  Il m’est arrivé de me retrouver sans un sous en poche, obligé de faire les poubelles pour me nourrir. C’était exactement ce que je recherchais en partant si loin. Me débrouiller comme je pouvais pour survivre. Je devais m’accrocher, me battre pour atteindre mon objectif : boucler la boucle de l’Australie. Ce voyage m’a apporté beaucoup, j’ai découvert de nouvelles cultures et donc acquis une ouverture d’esprit que je n’avais pas avant. Faisant face à différents problèmes, je me devais de gérer les risques et d’anticiper. Un voyage ça change une vie, ça change un homme, c’est une expérience que je conseille à tous mais le virus attrapé, il est difficile de s’en séparer. 

Pour plus d’information : loztralie.blogspot.com En bonus je vous propose ma vidéo Best Of de ce voyage, en espérant vous donner envie de tout quitter pour Partir Loin