3200km en 5 jours à travers le désert australien, de Broome à Uluru
Si vous suivez mes aventures sur VoyagerLoin, vous savez que je suis actuellement en Australie pour une durée d’un an, dans le cadre d’un tour du monde de plusieurs années. Accompagné de 3 compères (un belge, un allemand et un anglais), j’ai parcouru près de 14.000km dans une voiture Travellers Autobarn sur la côte ouest australienne et dans le centre du pays, de Perth à Darwin en passant par Alice Springs. Mon dernier récit racontait mon séjour à Broome, au nord-ouest de l'Australie. Lire Des dromadaires en Australie vous offrent un spectacle extraordinaire.
Après avoir passé 3 semaines sur la côte ouest à bord d'un break, il est maintenant temps pour nous d'aller explorer le centre de l'Australie à travers le Territoire du Nord, plus communément appelé Northern Territory. Ce territoire immense est en grande majorité constitué de désert. A vrai dire, à part la partie nord tropicale de cet état qui n'en est pas un, tout le reste est désertique. Entre Broome et Alice Springs, ma prochaine étape, il y a 3.200km de désert à parcourir. Ca équivaut à faire Paris-Ankara pour vous donner une idée. Nous nous donnons 4 jours pour arriver à la capitale du Centre Rouge de l’Australie avant de poursuivre le lendemain jusqu'à Uluru, notre timing étant assez serré. Durant 5 jours, pas de côte à l’horizon, très peu de verdure, les seuls paysages que nous voyons sont composés de terre rouge, de termitières habillées comme des épouvantails par les enfants aborigènes, de vaches anorexiques, des camions-trains de 50m de long et encore un peu de terre rouge. Il n’y a pas à dire, le Centre Rouge – Red Centre en anglais - porte bien son nom !
Bienvenue dans le Centre Rouge composé essentiellement de terre rouge !
Le désert australien
Exemple type des roadtrains, ces camions trains de plus de 50m de long
La seule ville importante entre Broome et Alice Springs est Katherine. L’itinéraire que nous empruntons est un peu hors du commun étant donné que nous allons devoir refaire en sens inverse toute la route d’Alice Springs à Katherine lorsque nous remonterons vers Darwin, mais nous n’avons pas d’autre choix. Bien sûr, il existe une route plus directe reliant Broome à Alice Springs, 1000km plus courte, la Tanami Road, mais celle-ci nécessite impérativement un 4x4 tant elle est dangereuse, et qui plus est, inondée au moment où nous étions dans la région.
Tout le long de la Stuart Highway (« autoroute » reliant Darwin au nord à Adélaïde au sud du pays), les attractions ne sont pas courantes et il vous faudra évidemment préparer de bonnes playlists pour égayer un peu votre roadtrip du désert. Heureusement, les Devils Marbles sont là pour vous octroyer une petite pause, et par la même occasion vous offrir un paysage de rêve. Ces rochers ronds au milieu de nulle part se superposent les uns sur les autres sur des dizaines de km à la ronde. Un camping très modeste est disponible sur place, profitez-en pour poser votre tente là bas et admirez le coucher de soleil à couper le souffle !
Les Devils Marbles, ces rochers ronds éparpillés sur plusieurs km !
L'un des plus beaux couchers de soleil d'Australie
400km plus tard, nous arrivons enfin à Alice Springs, capitale aborigène du pays. Nous décidons d’y poser bagage durant une semaine afin de prendre le temps de visiter la ville et ses « alentours », dont l’attraction principale d’Australie : Uluru ! Ne croyez pas avoir terminé votre roadtrip désertique une fois arrivé à Alice Springs. Jusqu’au rocher rouge, il y a encore 600km à parcourir (et 600km de plus pour le retour) où il n’y aura rien d’autre que de la terre rouge où que vous regardiez.
On vous ressert encore un peu de terre rouge?
Malheureusement pour nous, toute la semaine passée dans la région d’Alice et d’Uluru a été sujette à des orages et pluies violentes. Autant vous dire les levers et couchers de soleil sur le rocher, la raison principale de ma venue là bas, je pouvais les oublier ! Un ciel gris menaçant était omniprésent durant 6 jours non stop, ce qui m’a persuadé d’acheter le pass d’entrée annuel pour le parc d’Uluru, afin de pouvoir y retourner quelques mois plus tard. Malgré tout, ce temps pourri ne m’a pas enlevé l’excitation immense au moment d’apercevoir les premières ombres de cet immense rocher sorti de nulle part en plein milieu du désert, se dessiner à l’horizon. Je lisais dans le Lonely Planet que quel que soit le nombre d’années d’expérience d’un voyageur, quels que soient les paysages qu’il a déjà pu voir dans sa vie, il sera à coup sûr impressionné lorsqu’il découvrira Uluru pour la première fois. Je vous le garantis, ce moment restera gravé dans votre mémoire. Impossible de mettre des mots sur cette expérience tant elle est envoûtante.
Le géant Uluru se dresse au milieu du désert
Même si à la base j’espérais assister au mythique coucher de soleil, je dois avouer ne pas avoir été totalement déçu de mon expérience à Ayers Rock (le nom officiel d’Uluru). En effet, j’ai eu l’immense chance d’admirer des chutes d’eau coulant le long du rocher, ainsi qu’observer des nuages massifs recouvrant son sommet, jusqu’à arriver à l’apothéose de ce trip : assister à un orage au dessus du rocher, et voir un éclair se pourfendre sur la masse énorme d’Uluru ! Moins d’1% des 400.000 visiteurs annuels ont la chance d’assister à un tel spectacle, et j’en fais partie. J’ai donc plutôt été gâté, même si je repars de là avec un petit goût de trop peu. C’est pas grave, je reviendrai !
Des chutes d'eau coulent le long du rocher à cause des pluies diluviennes
Uluru à droite et les Kata Tjuta au loin, à gauche
Le rocher Uluru presque entièrement caché par les nuages
Un peu plus loin du gros rocher se trouvent les Monts Olga (Kata Tjuta). Imaginez 36 « mini » Uluru côte à côte, mais toujours au milieu de nulle part. Beaucoup de voyageurs trouvent leur visite aux Kata Tjuta encore plus impressionnante qu’à Ayers Rock, et je dois avouer qu’en effet, c’est tout aussi beau, si pas plus. Uluru est certainement plus massif et plus imposant que les 36 dômes, mais ces derniers sont nettement plus jolis et plus plaisants pour une petite promenade ou une vraie randonnée de plusieurs heures.
Les magnifiques Kata Tjuta sous les nuages
Une petite promenade au milieu des Kata Tjuta peut être encore plus agréable qu'à Uluru !
Avant de rentrer vers Alice Springs, passez absolument par Kings Canyon et faites la marche éprouvante mais magnifique de 3h (Rim Walk). Je l’ai faite sous une pluie diluvienne, mais malgré ça, je classe cette expérience dans mon top 3 des choses faites en Australie tant le paysage était incroyable ! Je n’ai malheureusement aucune photo à vous proposer, préférant laisser mon appareil au sec dans la voiture, mais je compte bien y retourner et refaire cette marche sous un soleil de plomb.
Mon seul souvenir de mon passage à Kings Canyon, après avoir randonné durant 3h sous la pluie.
De retour à Alice Springs, il nous reste 3 jours pour découvrir la ville. Comme à notre habitude, c’est à l’auberge de jeunesse YHA d'Alice Springs que nous posons bagage. Un très bon backpacker avec piscine, terrasse et cinéma en plein air ! Avec des températures moyennes de 25°-30°C toute l’année, vous bénirez la présence de cette piscine en plein milieu du désert australien, croyez-moi :)
L'auberge de jeunesse YHA d'Alice Springs
Le cinéma en plein air, diffusion de film chaque soir !
La piscine qui tombe à pic pour vous rafraichir en plein désert :)
Alice Springs n’est cependant pas une ville très jeune. Certes vous pourrez trouver ci et là quelques bars pour occuper vos soirées (nous sommes d’ailleurs arrivés le soir de l’inauguration d’un nouveau bar en ville), mais je vous conseille plutôt de profiter de votre séjour à Alice pour récupérer, vous reposer, et visiter la chaîne montagneuse des MacDonnells Ranges, à quelques km à peine du centre-ville. Encore une fois, à cause de la météo capricieuse, on a du renoncer à cette visite car la route y menant étant complètement inondée.
Impossible d'aller plus loin pour visiter les MacDonnells Ranges :(
Lever de soleil sur Alice Springs
Lever de soleil sur Alice Springs
Conclusion de mon séjour dans le Centre Rouge australien : absolument éblouissant et magnifique ! Les paysages sont dépaysants au possible, mais je reste sur un goût de trop peu à cause de la météo orageuse à laquelle j’ai eu droit durant une semaine. Pour info, c’était la seule semaine depuis 2 ans qu’il n’avait plus plu de la sorte. Chance ou malchance ?