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Depuis quelques années, le débat sur l’identité de genre interpelle de plus en plus de monde. Parmi les jeunes générations, beaucoup pensent que le genre ne dépend pas forcément du sexe constaté à la naissance. Une évolution des mentalités qui conduit à des expérimentations, mais aussi à des incompréhensions parfois assez virulentes au sein de la société. Pourtant, certaines stars, mondialement connues, comme Eliott Page (anciennement Ellen Page), ont déjà sauté le pas en s’assumer tel qu’elles le souhaitent. Ainsi, depuis déjà plusieurs années, Christine and the Queens a annoncé qu’il ne se percevait plus comme une femme. Un changement courageux, qui a cependant eu de lourdes conséquences sur la vie de l’artiste.
Christine and the Queens : débuts et questionnements
Née en 1988 à Nantes, Héloïse Adélaïde Letissier a commencé à évoluer dans le monde de la musique dès son enfance. En effet, elle s’essaye au piano à partir de 4 ans, et pratique la danse classique dès ses 5 ans. Pour couronner le tout, la future Christine and the Queens développe un réel intérêt pour l’écriture à seulement 11 ans. Cette passion précoce lui permet de sortir son premier EP, à uniquement 23 ans. Mais, c’est avec, Chaleur humaine, à 26 ans que le grand public la découvre. Elle rencontre un succès immédiat. Rapidement, ses tubes décalés Saint-Claude et Christine lui donnent une très belle notoriété.
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Et, dès le début de sa carrière musicale, Christine and the Queens se montrait déjà très critique vis-à-vis des stéréotypes associés au féminin ou au masculin. Il faut dire que dans les années 2000, la chanteuse a vécu quelque temps, dans une maison fréquentée par des drag-queens. Cette cohabitation, riche en expérience et enseignement pour la jeune femme, lui inspirera d’ailleurs son premier nom de scène. Il s’agit là de rendre hommage aux rencontres qui l’ont marqué en Angleterre.
@christineandthequeens♬ son original – Christine and the Queens
La vedette s’exprime sur les réseaux sociaux
Dès 2018, Christine and the Queens commence à prendre un peu de distance avec les codes associés à la féminité. Alors qu’elle se produit sur scène à l’époque, son surnom devient peu à peu Chris. En parallèle, son style et ses tenues deviennent de plus en plus androgynes. Une évolution totalement comprise et encouragée par les uns, mais parfois moquée par d’autres.
À présent, Christine and the Queens se définit comme non-binaire, et préfère qu’on l’appelle Redcar. Loin de vouloir faire une transition chirurgicale, l’artiste rejette le concept même de genre. Mais, ce choix personnel et presque politique, a eu des conséquences malheureuses, notamment avec certains proches. De plus, le chanteur ne souhaite plus que l’on parle de lui au féminin. Excédé, il a décidé faire une mise au point, diffusée sur son compte TikTok.
« En fait je souffre, comme toute personne queer, de cette société qui n’arrive même pas à se questionner collectivement sur la violence patriarcale. Et en même temps, tout ce que je suis en train de faire, qui est mon « upgrade » artistique, vous ne faites même pas attention. Vous m’appelez « elle ». Des fois, j’ai envie de vous dire d’aller vous faire f**tre. »
Visiblement en colère, Redcar a levé le voile sur le malaise qu’il ressent depuis des mois.
« Parfois, je me lève le matin et je suis en colère. J’ai envie de pleurer. Même l’homme que j’aimais me disait que c’était dur à assumer cette « situation ». C’est quoi ma situation ? Je suis un humain en société, qui cherche à trouver sa vérité. Qui ne s’est jamais senti femme depuis qu’il est né. Qui en a parlé dans ses chansons dès son premier album. Ce n’est pas que ça, ma musique. Plus personne ne fait attention à ma musique parce que la société est transphobe. »
Autrefois connu en tant que Christine and the Queens, l’artiste ne mâche pas ses mots concernant le milieu du showbizness et des médias.
« On est mis en avant avec des gros titres bien gras, ce qui m’est arrivé dès que j’étais jeune et que j’ai parlé de pansexualité. On fait ça pour éviter de parler de notre travail, pour éviter de parler du propos, pour vider la démarche politique de l’intérieur, pour éviter que tout le monde questionne ce système merdique. »
En résumé, Redcar demande simplement à être accepté pour ce qu’il est, avec la musique qu’il produit.
« Ma vie entière est bien plus grande que ça. Mais ma socialisation est difficile parce que vous m’appelez « elle » toutes les cinq minutes et ça me blesse. Voulez-vous du réel ? Je suis réel ! Tu viens me voir sur scène, tu sais que je suis réel. Tu écoutes ma musique, tu sais que c’est ce que je pense. C’est pourquoi les gens se permettent d’être aussi intrusifs avec moi. Vous