Hausse des loyers : à quoi s’attendre concernant l’accès au logement ?

À l'avenir, un nouveau texte pourrait limiter la hausse des loyers. Mais cela suffira-t-il à protéger le budget des locataires ?

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Avoir un toit sur la tête fait partie des besoins vitaux pour la population. Au même titre que l’accès à la nourriture, à l’eau ou à l’énergie. Malheureusement, dans certaines agglomérations, se loger relève du parcours du combattant pour les plus modestes. En effet, face à la hausse des loyers, les ménages peuvent connaître de grosses difficultés financières. Aussi, le Sénat réfléchit à une proposition de loi pour plafonner ces revalorisations. Mais l’UFC-Que choisir craint que ce texte ne puisse pas suffisamment protéger le pouvoir d’achat des locataires. Car ces derniers mois, les Français ont déjà dû faire face à une inflation redoutable, qui les a fortement impactés. On fait le point tout de suite.

Les personnes qui payent un loyer, déjà sur la brèche

En France, on estime que plus de 42 % des foyers résident dans un bien location. Chaque mois, ils doivent donc payer un loyer variable à leur propriétaire ou à leur bailleur. Or, dans un contexte marqué par la crise, ces ménages font déjà face à d’importantes privations. En effet, il s’agit des Français ayant des revenus en deçà de la moyenne. Aussi, cela signifie qu’ils subissent déjà l’inflation de plein fouet. Une hausse des loyers peut donc les fragiliser encore plus.

Pour bien comprendre ce phénomène, nous allons commencer par une notion subtile mais importante. Il faut bien comprendre que les ménages les plus pauvres dépensent chaque mois près de 100 % de leurs ressources. En clair, tout ce qu’ils gagnent part dans leur consommation et leurs charges. Et à la fin du mois, il ne leur reste rien du tout. À l’inverse, pour les Français aisés, on estime que les dépenses représentent 72 % du total de leurs revenus mensuels. De plus, chez les plus modestes, ce qu’on appelle les dépenses contraintes pèsent très lourd sur le pouvoir d’achat. Cela concerne l’alimentation ou encore les factures d’énergie. Aussi, avec une hausse des loyers, la situation pourrait prendre une tournure inquiétante.

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Hausse des loyers : l’indice de référence a une efficacité limitée

Si les ménages précaires sentent davantage l’inflation, ils se trouvent également dans une situation délicate côté logement. En théorie, il existe un indice de référence des loyers, aussi appelé IRL. Cet indicateur doit permettre d’encadrer les tarifs pratiqués par les bailleurs et propriétaires. Mais dans les faits, cette mesure n’empêche pas vraiment la hausse des loyers. Et pour cause : l’IRL évolue en fonction de l’inflation. Une double peine pour les locataires qui ont déjà du mal, pour certains, à boucler leurs fins de mois.

Hausse des loyers
L’UFC-Que choisir redoute que la hausse des loyers ne mettent les plus précaires dans la tourmente – Crédits Photos : iStock

Dans un contexte d’augmentation globale des prix, l’UFC-Que choisir déplore une mesure inefficace qui pénalise les plus modestes. Elle fragiliserait leur pouvoir d’achat, sans prendre en compte d’éventuelles difficultés quant aux paiements des loyers en hausse.

Pourquoi le plafonnement à 3,5 % ne suffit pas ?

Ces derniers mois, l’UFC-Que Choisir avait déjà sonné l’alerte concernant la formule appliquée pour fixer l’IRL. Aussi, le média, résolu à défendre les consommateurs, demandait déjà à ce qu’on réforme ce système. Aujourd’hui, il pointe une faute du gouvernement, qui n’a pas su agir contre la hausse des loyers. Pourtant, en août dernier, des mesures d’urgences avaient déjà pu entrer en vigueur. À l’époque, il s’agissait d’empêcher des augmentations de loyers supérieurs à 3,5 %. Là encore, ce chiffre restait conforme à l’inflation mesurée à cette période. De plus, l’association déplore un taux d’augmentation trois fois plus élevé que le taux moyen relevé depuis le lancement de l’IRL il y a près de 17 ans.

Pour l’heure, les sénateurs envisagent de prolonger ce plafond de 3,5 % sur la hausse des loyers. Or, à ce niveau-là, l’UFC-Que choisir redoute des impacts négatifs sur les ménages qui vivent en location. Le magazine estime que dans ce contexte, on pourrait constater une forte augmentation des impayés. Ce qui se traduirait, à terme, par un surendettement des ménages précaires. De son côté, le média se prononce plutôt en faveur d’un plafonnement fixé à 1 % maximum.

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Sources : quechoisir.org

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