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En 2022 et en 2023, la situation économique n’a pas cessé de se tendre. Dans les supermarchés, les prix des aliments de base ont beaucoup augmenté. Et du côté de l’énergie, les factures ont eu tendance à s’alourdir ces derniers mois. Un contexte très rude pour l’ensemble des Français. Mais pour les ménages déjà précaires, les choses prennent une tournure catastrophique. Ainsi, le pouvoir d’achat atteint un niveau particulièrement bas. De ce fait, tenir jusqu’à la fin du mois sans terminer dans le rouge, relève de l’exploit dans certaines familles. On vous explique tout.
Pouvoir d’achat : les Français dans l’angoisse
Dans notre pays, le salaire médian ne s’élève qu’à 1850 euros selon l’INSEE. Et pour beaucoup de travailleurs rémunérés au SMIC, il faut joindre les deux bouts avec des revenus encore plus bas. Mais lorsqu’on a plusieurs enfants à charge, il faut aussi prévoir des dépenses complémentaires. De plus, les personnes en recherche d’emploi n’ont parfois qu’un pouvoir d’achat très limité pour survivre. Aussi, une fois les factures et les abonnements réglés, le compte bancaire fait grise mine. Une sombre perspective, qui génèrent beaucoup de stress au sein de la population.
L’institut IFOP a récemment mené une enquête sur le pouvoir d’achat des ménages. Et les données collectées ne traduisent rien de bien réjouissant. Ainsi, on constate qu’à partir du 10ᵉ jour de chaque mois, près d’un tiers des Français n’ont plus que 100 euros sur leur solde. Pourquoi se référer à cette date ? Tout simplement parce que les paiements contraints (prélèvements) passent généralement en début de mois. Dans ces conditions, près de 30 % des gens ne peuvent compter sur un reste à vivre de 100 euros pour leurs autres dépenses. Pire, près de 10 % des Français auraient déjà atteint leur découvert à après le 10 du mois.
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Pourquoi une telle enquête ?
L’IFOP a conduit cette étude sur le pouvoir d’achat entre le 5 et le 9 mai dernier. Pour obtenir des réponses, l’institut a utilisé un questionnaire via internet. Au total, on compte 1 525 sondés. Ils composent ainsi un panel de personnes représentatives de la société française, ayant plus de 18 ans. au cours de l’année écoulée, près de 58 % des personnes interrogées admettent qu’elles ont réduit leurs dépenses consacrées à la nourriture. Et ce, pour éviter de connaître encore plus de difficultés. Selon l’institut, ce taux correspond à deux fois celui qui avait été enregistré en 2007, lors d’une enquête similaire. En 2023, cette publication révèle également que plus de la moitié des Français ont tendance à sauter des repas.
Mais la baisse du pouvoir d’achat a aussi des conséquences négatives sur la santé des Français. Ainsi, 41 % d’entre eux reconnaissent avoir reporté des soins à plus tard pour éviter des dépenses. Les sondés avouent par ailleurs, à plus d’un tiers, avoir du mal à payer les charges de leur logement dans les temps. En clair, ils connaissent parfois des retards de loyer. L’IFOP évoque aussi des impacts assez lourds sur le moral. Ainsi, parmi les interrogés qui finissent le mois avec moins de 100 euros, les pensées suicidaires semblent plus fréquentes. Bien sûr, il s’agit de troubles psychologiques qui peuvent trouver leur origine dans différents facteurs. Néanmoins, François Kraus, expert à l’IFOP, souligne qu’on les retrouve nettement plus souvent parmi les plus précaires.
