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- Comment utiliser le simulateur de l’AAH ?
- AAH : pourquoi le simulateur n’est pas fiable ?
- 1. Une personne seule sans revenu imposable ni pension
- 2. Une personne célibataire qui touche une pension d’invalidité de 500 euros par mois
- 3. Le cas d’une personne âgée de plus de 62 ans
- 4. Un taux de handicap de 80 % + aide au logement + pension d’invalidité de 500 euros
Comme son nom l’indique, l’AAH ou Allocation adulte handicapée est une aide financière accordée aux personnes en situation de handicap. Toutefois, ce ne sont pas tous les handicapés qui peuvent prétendre à cette aide. En effet, il y a plusieurs conditions à remplir pour pouvoir en bénéficier.
L’AAH est destinée aux handicapés qui ont des difficultés à trouver un emploi ou à subvenir à leurs besoins. Concrètement, comment évaluer son éligibilité ? Pour vous faciliter la tâche, le gouvernement a mis au point un simulateur en ligne gratuit. Toutefois, d’après un article de Handicap, cette plateforme n’est pas fiable.
Comment utiliser le simulateur de l’AAH ?
Avant de vous montrer que le simulateur d’AAH n’est pas fiable, voyons d’abord comment il fonctionne. Le simulateur que le gouvernement met à votre disposition s’appelle Mes droits sociaux. Il vous permet de simuler non seulement l’AAH, mais aussi d’autres aides sociales.
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Pour l’utiliser, il vous suffit d’aller sur le site, choisir l’allocation à simuler et suivre les étapes. En général, ces étapes se résument en 5 phases :
- Indiquer votre profil : pas besoin de donner votre nom, juste votre sexe, âge, nationalité, etc.
- Indiquer votre conjoint : son l’âge, sexe, etc.
- Indiquer vos enfants à charge : les enfants de moins de 25 ans uniquement
- Indiquer vos ressources : les revenus que vous percevez, ainsi que ceux de votre conjoint dans une case spécifique
- Indiquer vos revenus imposables : cette information se trouve sur votre avis d’impôt
À noter que si vous faites une simulation pour l’AAH, les revenus à indiquer sont ceux de l’année N-2. Ainsi, si vous le faites cette année, vous devrez indiquer les revenus de 2021. Comme vous pouvez le constater, la simulation est totalement anonyme.
De plus, vous pouvez la faire autant de fois que vous voulez et avec les données que vous voulez. C’est justement en testant plusieurs situations que nos confrères de Handicap ont conclues que la simulation n’est finalement pas fiable.
AAH : pourquoi le simulateur n’est pas fiable ?
Voici 4 exemples qui montrent que le simulateur d’AAH n’est pas fiable.
1. Une personne seule sans revenu imposable ni pension
Nos confrères de Handicap ont testé le simulateur d’AAH avec ces données. Le simulateur a conclu que cette personne devait recevoir 960 euros d’AAH, 530 euros de RSA et un complémentaire santé solidaire.
Or, c’est faux à plusieurs niveaux. D’abord, le montant de l’AAH en 2023 est de 971,37 euros et non de 960 euros. Ensuite, la personne n’a pas droit au RSA. Voici pourquoi, selon l’article de Handicap :
« L’AAH est prise en compte dans le calcul du RSA. Comme l’AAH est supérieure au RSA (607,75 euros), il est impossible pour un célibataire sans enfant de toucher quoi que ce soit au titre du RSA. »
Enfin, la complémentaire santé solidaire n’est accordée qu’aux bénéficiaires du RSA.
2. Une personne célibataire qui touche une pension d’invalidité de 500 euros par mois
Le simulateur a indiqué que la personne ne pouvait pas bénéficier de l’AAH. Par contre, elle pouvait prétendre à une Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) de 350 euros et un RSA de 30 euros. Cependant, c’est faux aussi, et voici les raisons :
- La personne devrait recevoir une AAH différentielle de 121,37 euros (971,37 – 850), car sa pension d’invalidité doit être soustraite du montant de l’AAH
- L’ASI n’est pas de 350 euros, mais de 289,21 euros en 2023
- Le RSA n’a pas lieu d’être dans ce cas de figure
3. Le cas d’une personne âgée de plus de 62 ans
Cette personne touche 500 euros de pension d’invalidité. Elle a choisi de demander l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) au lieu de l’ASI. Le simulateur a sorti que cette personne ne pouvait pas avoir l’AAH et que l’ASPA serait de 430 euros. Toutefois, c’est encore une erreur.
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Selon nos confrères de Handicap, le bon calcul donnerait une AAH de 41,37 euros.
4. Un taux de handicap de 80 % + aide au logement + pension d’invalidité de 500 euros
Le simulateur a annoncé une ASI de 350 euros, une AAH de 460 euros et deux majorations pour la vie autonome (MVA, une pour l’ASI, l’autre pour l’AAH). Sans oublier 500 euros de pension et 30 euros de RSA (toujours non justifiés). Soit un total de 1 540 euros. Encore une fois, le simulateur s’est trompé.
D’après l’article, la personne devrait recevoir :
« 500 de pension, 350 ASI, 121,37 AAH et 100 MVA. Au total : 1071,37 euros. »