Crédit immobilier : quels sont les pronostics pour la rentrée ?

Mauvaise nouvelle pour ceux qui souhaitent se tourner vers un crédit immobilier : les taux d'intérêt devraient à nouveau augmenter.

© Crédits photos : IStock

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En ce qui concerne le crédit immobilier, les choses risquent de beaucoup bougé au cours de l’été. Certes, la plupart des ménages ne songent à emprunter à cette période de l’année. La plupart se concentrent sur leurs vacances, et ne cherchent pas forcément à prendre rendez-vous à la banque. Dans le même temps, les taux d’intérêt vont sans doute continuer à grimper. Cela dit, cette augmentation demeure ralentie depuis environ 4 mois. Et pour cause : chaque mois, le taux d’usure encadre le taux maximal adopté par les banques et prêteurs. Cette mesure permet de lisser et de contenir la hausse des taux, en l’étalant dans le temps. Mais d’après les spécialistes, ils devraient tout de même atteindre 4 % après l’été 2023. Un changement important, qui correspond à une perte de 62 000 euros sur vingt ans, en termes de capacité d’emprunt, pour un ménage gagnant 4 000 euros net chaque mois, comparé à l’an dernier.

Crédit immobilier :  une augmentation durable

Certains experts vont plus loin, et s’attendent déjà à un taux d’intérêt de 5 % à l’horizon 2024. Si cette situation n’arrange pas forcément les Français, elle pourra aider les banques. En effet, avec de tels taux elles pourront envisager de retrouver leurs marges. Ainsi, accorder des prêts deviendra de nouveau rentable, ce qui devrait faciliter le parcours des futurs acheteurs.

« La Société générale a pris conscience du coût de sa politique ‘zéro crédit’ et va prêter à nouveau. La situation va se détendre à mesure que les taux vont atteindre un niveau acceptable pour les banques. », analyse un spécialiste.

Crédit immobilier
Le taux d’intérêt va grimper sur le crédit immobilier — Crédits Photos : iStock

Gare à l’endettement

Toutefois, le crédit immobilier ne va pas vivre ses plus riches heures à partir de la rentrée. D’ailleurs, sur le marché immobilier, on remarque de grosses disparités selon les niveaux de revenus. En effet, les plus modestes ont toujours autant de mal à investir dans la pierre. Mais, dans le même temps, les mulitpropriétaires, eux, gardent un important pouvoir d’achat. Ce qui empêche les prix à la vente de baisse pour s’adapter à la demande des ménages.

Agnès Benassy-Quéré, de la Banque de France, a accepté d’en dire plus, dans les colonnes du Figaro immobilier. Selon elle, les foyers désireux d’accéder à la propriété doivent se priver ou attendre, avant de se lancer dans un crédit immobilier.

« Soit ils acceptent d’acheter un logement plus petit que prévu et se restreignent sur d’autres dépenses notamment alimentaires, ce qui ferait baisser l’inflation, soit ils reportent leur projet immobilier. »

D’après la Banque de France, si les ménages renoncent à ces emprunts, on peut l’expliquer par l’augmentation des taux de crédit. Et non pas par les nouvelles conditions imposées par les banques aux emprunteurs. Mais, l’institution reste tout même attentive à l’endettement des Français. En effet, selon Agnès Benassy-Quéré, le crédit immobilier représentait près de 60 % des crédits bancaires dans les années 1990. Désormais, il concerne 83 % des emprunts.

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Les autorités financières ont donc prévu différentes mesures pour limiter la surchauffe. Elles ont donc limité le taux d’endettement à 35 % maximum des revenus. Cette consigne permet de refuser le dossier d’emprunteurs qui restent, par ailleurs, parfaitement solvables. À titre d’exemple, un couple gagnant près 6 000 euros par mois n’a pas pu obtenir son crédit immobilier pour acquérir le bien de leurs rêves. Dans ces conditions, ils doivent chercher des logements moins chers, et plus petits, en raison de la hausse des taux d’intérêt. Dans ces conditions, difficile pour les acheteurs issus des classes moyennes de faire le poids, face aux acheteurs aisés, n’ayant pas à souffrir de cette règle sur l’endettement pour investir à leur guise.

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