Sécheresse : Que Choisir dénonce les « faibles » mesures du gouvernement

Pour lutter contre la sécheresse, l’UFC-Que choisir propose au gouvernement trois mesures pour économiser la ressource en eau.

© IStock

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L’association de consommateurs Que choisir juge les mesures proposées par le gouvernement face à la sécheresse comme étant faibles. Raison pour laquelle, elle propose à l’exécutif des mesures pour garantir la pérennité de l’approvisionnement en eau des consommateurs. Découvrez quelles sont-elles.

Un plan pour réduire les gaspillages en eau

Dans 42 départements sur tout ou partie du territoire, seuls les usages agricoles, professionnels ou privés ont accès aux nappes phréatiques ou les rivières. Dans 29 départements, seuls les usages prioritaires, essentiellement la production d’eau potable, ont accès aux prélèvements.

Au vu de l’impact manifeste du réchauffement climatique sur les ressources en eau, la multiplication des crises est inéluctable. Pour rappel, l’été dernier, plus de 1 000 communes ont dû se faire ravitailler en eau potable à cause de la sécheresse.

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Sècheresse
Goutte d’eau dégoulinant du robinet – Crédits photos : iStock

Le gouvernement a pourtant mis en place un plan d’action de 53 mesures pour encourager les professionnels à changer leurs pratiques. Ainsi, de réduire les gaspillages en eau et la sécheresse. Sauf que selon Que choisir, il manque à ces « mesurettes » des mesures contraignantes ou budgétaires à la hauteur de l’enjeu climatique.

La Cour des comptes, quant à elle, dénonce, via un rapport récemment publié, une augmentation incontrôlée des prélèvements d’eau destinés à l’irrigation. Selon elle, ces prélèvements ont doublé (+ 118 %) entre 2010 et 2020.

Des pratiques polluantes qui ne risquent pas de changer

L’agriculture intensive semble avoir du mal à se reformer. D’où l’appel de la Cour des comptes et des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture à un changement complet de modèle agricole. Ils préconisent un modèle plus économe en eau.

Cependant, l’agriculture intensive n’est pas prête de renoncer à ses pratiques polluantes et dispendieuses en eau. Notamment, s’il n’y a pas de véritable incitation financière pour accomplir la transition écologique.

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Celle proposée par le gouvernement est de 30 millions d’euros. Ce qui ne représente qu’environ 1 % des aides que reçoivent les agriculteurs par an dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). Il semblerait même que le verdissement de ce dernier ne soit que de façade.

« Ces aides ponctuelles pour une moindre consommation d’eau restent moins intéressantes financièrement que les aides de la PAC qui ne sont subordonnées à aucun critère concernant une baisse des prélèvements en eau, voire encouragent certaines cultures nécessitant un fort apport en eau sans condition de lieu », selon la Cour des comptes.

En outre, les sommes versées par les agriculteurs pour leurs prélèvements en eau ne suffisent pas à inciter à réduire les prélèvements. Elles ne sont que de 2 à 15 % du total des redevances pour les prélèvements perçues par les agences de l’eau selon les régions.

Réutiliser les eaux usées et l’eau de pluie

Selon le gouvernement, les consommateurs ont aussi leur part de responsabilité dans les économies à réaliser. Ces derniers qui ont diminué leurs consommations depuis près de vingt ans. Parce que le prix de l’eau a augmenté de 44 % sur la même période.

Exploiter la réutilisation des eaux usées et de l’eau de pluie fait partie des mesurettes du gouvernement. Ce qui permettrait de remplacer l’eau potable par une eau moins chère non traitée. Cependant, cela ne suffira pas à diminuer les prélèvements globaux en eau. Sans oublier le coût rédhibitoire des canalisations spécifiques utiles à ces solutions pour des volumes assez modestes.

En vrai, c’est avant l’arrivée de l’eau au robinet du consommateur que le gaspillage s’opère. Pas moins d’un litre sur cinq se perd dans les fuites des canalisations. Pour la France, c’est l’équivalent des consommations cumulées de Paris, Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse et Nice.

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Renouveler les canalisations nécessite chaque année 2,5 à 3 milliards d’euros. Sauf que le plan eau ne prévoit que 180 millions d’euros.

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Pluie coule en bas du toit vers le bas – Crédits photos : iStock

Les mesures proposées par l’association

Pour l’UFC-Que choisir, le plan d’eau du gouvernement ne consiste qu’à quelques annonces sans effet. L’association incite donc le gouvernement à mettre en œuvre des mesures réellement efficaces pour lutter contre la sécheresse. À savoir :

  • Mettre vraiment en œuvre le principe préleveur-payeur pour l’agriculture intensive dans le cadre de la réforme des redevances des agents de l’eau prévue pour 2024
  • Réorienter les aides de la PAC vers les modes de production les plus économes en eau
  • Une aide pour la rénovation des réseaux d’eau potable dans les petites communes les plus touchées par la sécheresse.

Sources : lefigaro.fr

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