Eau potable contaminée : un solvant potentiellement cancérigène, les régions concernées

L’Anses a identifié un solvant potentiellement cancérigène dans l’eau potable dans neuf régions de France. Notamment en Île-de-France.

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Selon un rapport de l’Anses ou agence nationale de sécurité sanitaire, des pesticides et un solvant pollueraient l’eau potable dans neuf régions de France. Le solvant est potentiellement cancérigène. L’Île-de-France fait partie des régions concernées.

Eau potable : 9 régions de France concernées

Si l’on en croit le rapport de l’Anses, cette pollution, qui touche les nappes phréatiques de ces neuf régions, est due au solvant 1,4-Dioxane. Il s’agit d’une substance potentiellement cancérigène et non réglementée en France.

Ce, alors que de nombreux pays, comme l’Allemagne, le Canada ou la Corée du Sud surveillent cette substance avec attention. Durant deux ans de recherches dans 300 points d’eau potable de la France, l’Agence a détecté dans de multiples nappes phréatiques plusieurs polluants.

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Durant ses analyses, elle s’est penchée sur trois types de substances, à savoir :

  • Des pesticides
  • Des résidus d’explosifs des deux guerres mondiales
  • Un solvant, en l’occurrence le 1,4-Dioxane

Cette pollution de l’eau potable concerne neuf régions de France, à savoir :

  • L’Auvergne-Rhône-Alpes
  • La Bourgogne-Franche-Comté
  • Le Centre-Val de Loire
  • Le Grand Est
  • Les Hauts-de-France
  • La Nouvelle-Aquitaine
  • L’Occitanie
  • Les Pays de la Loire
  • L’Île-de-France
Eau potable
Remplissage d’un verre d’eau au robinet – Crédits photos : iStock

Une substance à caractère cancérigène

C’est en 1960 qu’on a commencé à utiliser cette substance synthétique. Actuellement, on s’en sert notamment pour produire des colorants, des vernis ou des peintures entre autres. D’après l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ce solvant peut provoquer le cancer.

En effet, il a un caractère cancérigène et ils l’ont déjà prouvé sur des animaux. Si l’Anses s’est intéressée à cette substance, c’est parce qu’aux États-Unis, on commence à la surveiller. C’est du moins ce que Christophe Rosin a expliqué au Parisien.

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Ce dernier est chef de l’unité chimie des eaux au laboratoire Anses d’hydrologie de Nancy. Tous les trois ans, l’Anses teste la présence de nouvelles molécules. Apparemment, il y aurait 100 000 molécules chimiques en circulation.

L’Île-de-France, la région la plus touchée

Apparemment, c’est l’Île-de-France qui est le plus concernée par cette pollution de l’eau potable. En effet, sur six sites de prélèvements, les résultats sont supérieurs à la limite établie par l’OMS ou l’Organisation mondiale de la santé. Soit à 50 microgrammes par litre comme l’explique Le Parisien.

Ces sites sont :

  • Annet-sur-Marne (Seine-et-Marne)
  • Saint-Martin-la-Garenne
  • Mareil-sur-Mauldre
  • Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis)
  • Osny
  • Méry-sur-Oise (Val-d’Oise)

Sur les deux sites des Yvelines (Saint-Martin-la-Garenne et Mareil-sur-Mauldre), ils ont révélé une concentration record de 4,8 microgrammes par litre. En revanche, ils n’ont pas encore identifié la nappe phréatique contaminée.

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Les prélèvements d’eau potable effectués à Noisy-le-Grand révèlent un taux de solvant dans l’eau inquiétant. Soit à 0,205 microgramme par litre. En Allemagne, ils ont instauré une limite à 0,1 microgramme par litre, alors qu’aux États-Unis, le seuil maximal est à 0,35 microgramme par litre.

Eau potable : une pollution datant de 1980

L’Anses prévoit de mener d’autres investigations, en lien avec l’Agence régionale de Santé. C’est selon l’Anses pour comprendre ces niveaux de concentration ainsi que leur origine.

Pour l’un des sites contaminés, l’Agence nationale de sécurité sanitaire connaît déjà la provenance de cette pollution de l’eau potable. Ce serait en rapport avec une pollution aux solvants chlorés datant des années 1980.

« Aucune communication officielle n’a été faite auprès de la population ni des communes concernées, même si certains élus ont été mis au courant oralement » ajoute Le Parisien.

Les exploitants des forages de Saint-Martin-la-Garenne disent n’être pas au courant de la pollution au 1,4-Dioxane dans l’eau traitée.

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La nanofiltration efficace contre cette substance

Est-il possible de débarrasser l’eau potable de cette substance ? Voilà la question qui se pose. Si l’on se fie aux résultats des analyses avant et après le traitement, certains systèmes de filtration sont efficaces. C’est le cas par exemple de la nanofiltration utilisée à l’usine d’eau potable de Méry-sur-Oise.

Cependant, le coût de ce traitement est à prendre en considération. Cela étant, l’ARS souligne la bonne qualité de l’eau distribuée dans les communes concernées. C’est selon cette agence ce que démontrent les paramètres analysés dans le cadre du contrôle sanitaire réglementaire et les connaissances scientifiques actuelles.

Pour rappel, l’Anses avait déjà annoncé début avril la présence d’un pesticide interdit en France dans l’eau du robinet. Il s’agissait du métabolite du chlorothalonil. Les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique avaient assuré que les taux de présence de ce pesticide ne présentaient pas de risques. Bien que non conformes à la législation.

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